Burkina : polémique autour du nouveau code pénal
Les députés de l’opposition ont boycotté les débats pour dénoncer une concertation insuffisante

Burkina : polémique autour du nouveau code pénal

 Des professionnels de médias et des accros des réseaux sociaux dénoncent la relecture du code pénal au Burkina. Selon le nouveau texte, les journalistes et les utilisateurs des nouvelles plateformes de communication risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement s’ils sont reconnus coupables du délit de « démoralisation des forces armées nationales, … » Pour des professionnels de l’information cette loi marque un recul, 4 ans après la dépénalisation des délits de presse.
 
« Les nouvelles dispositions prévoient des peines d’emprisonnement qui vont jusqu’à 5 ans ferme alors qu’avec les lois sur la presse, on a abouti à la dépénalisation des délits de presse », s’indignent Boukari Ouoba, journaliste au bimensuel « Mutations ».
Pour le jeune journaliste, l’on ne devrait pas mettre les journalistes professionnels et les usagers des réseaux sociaux dans le même sac. Il appelle le président du Faso à ne pas promulguer cette loi qu’il juge « liberticide » et « anti-presse ». 
 
Lanceur d’alerte sur les réseaux sociaux, Naim Touré estime que les dispositions de ce nouveau code visent à faire taire les cybers activistes qui cherchent juste à éclairer les citoyens. « Qu’ils nous sortent une publication qui a fait l’apologie du terrorisme au détriment de nos forces de défense et de sécurité », se défend-t-il.
 
Journaliste et active sur les réseaux sociaux, Amélie Gue salue la mesure  pour le respect de la dignité humaine lors de la diffusion des images des attaques terroristes.  Elle se pose néanmoins des questions sur les critères de qualification des images « susceptibles de démoraliser les troupes ». Adopté ce 21 juin par l’Assemblée nationale, le nouveau code pénal attend d’être promulgué par le président du Faso.