Burkina : «On ne peut pas gouverner en marginalisant les jeunes»
Des invités regrettent l'absence de mécanismes favorisant le positionnement des jeunes

Burkina : «On ne peut pas gouverner en marginalisant les jeunes»

Les jeunes sont sous-représentés dans les postes de responsabilité dans l’administration et sphères de décision selon un rapport de l’Association des jeunes pour le développement durable au Burkina Faso (AJDD/BF). Les participants à l’émission Ya’Débat du Studio Yafa estiment que les jeunes doivent faire prévaloir leurs compétences afin de s’imposer.

« Nous étions convaincus d’une chose. C’est que les jeunes ne sont pas assez représentés dans les sphères de décision. On était surpris de voir que les jeunes atteignent 30% dans certains structures », reconnaît Fayçal Traoré directeur exécutif l’Association des jeunes pour le développement durable au Burkina Faso (AJDD/BF). « Nous avons fait le constat que dans certains ministères qui sont censés être celui des jeunes, ils n’y sont même pas représentés à 30% », regrette Fayçal Traoré.

Pour lui, les jeunes doivent être positionnés à des postes de responsabilité parce que « la jeunesse est la force motrice du développement ». Il regrette également que les jeunes femmes soient plus « brimées » que les hommes. Fayçal estime aussi que tout développement est impossible sans l’implication de toutes les couches de la population.

Le blogueur Arouna Simbo Drabo reconnaît qu’il existe au Burkina Faso des jeunes compétents et bien formés capables d’être positionnés à des postes de responsabilité. «Les jeunes représentent plus de la moitié de de population (ndlr 51%). On ne peut pas gouverner en les marginalisant », soutient le blogueur Arouna Simbo Drabo.

« Il faut que les jeunes arrêtent de jouer le rôle de wagons, de porteurs de sacs»

Cependant, le jeune blogueur souhaite que les jeunes prennent leurs responsabilités. « Il faut que les jeunes arrêtent de jouer le rôle de wagon, de porteurs de sacs », dénonce-t-il. Mais il suggère : « Il faut mettre en place des conditions structurelles. Il faut que les jeunes acceptent de travailler parfois bénévolement auprès des populations locales pour se faire connaître et relever des défis auprès de celles-ci ». Pour lui, cette responsabilisation ne doit pas se décréter mais s’acquérir.

Ragniwendé Eldaa Koama, directrice d’entreprise et coach, déplore le fait que les jeunes ne soient pas préparés à occuper des postes politiques. Pour elle, la participation des jeunes en politique et une culture de la politique doivent être enseignées depuis l’école et les cellules familiales.  « On ne doit pas positionner les jeunes juste par envie de les positionner. L’objectif en positionnant quelqu’un, c’est qu’on attend un résultat, un changement », affirme-elle avec conviction.

Plutôt que de mettre en place des quotas, elle estime qu’il faut plutôt faire prévaloir la compétence. « Pour moi, si la jeunesse aujourd’hui a des propositions à faire, faciliter l’environnement, je suis d’accord. Ce n’est pas le nombre de jeunes dans le gouvernement qui va décider du changement. C’est dans les idées, les propositions. (…) Si on place dix jeunes qui ensemble, n’arrivent pas à faire des propositions véritables, on aura accordé un quota jeune pour rien ». », Koama. Mais, les différents participants à l’émission Ya’Débat déplore l’absence de solidarité, de coordination entre les jeunes pour faire infléchir les positions.

L’émission Ya’Débat est diffusée tous les samedis à partir de 10 heures sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa.