Burkina Faso : Mawa Zoungrana/ Soulama, la dame du vélo©Studio Yafa
Mawa Zoungrana/Soulama veut créer une équipe d'élite de cyclisme.

Burkina Faso : Mawa Zoungrana/ Soulama, la dame du vélo

Passionnée de sport, Mawa Zoungrana/ Soulama s’est lancée dans la promotion du cyclisme depuis une dizaine d’année maintenant. L’objectif de cette dame, tendre la perche aux jeunes qui souhaitent faire carrière dans le sport, le cyclisme en particulier. Elle est d’ailleurs la première femme, président d’un club de cyclisme au Burkina Faso.

Depuis le lycée à Bobo-Dioulasso, le rêve de Mawa Zoungrana était de devenir une sportive de haut niveau. Volleyeuse et sprinteuse réputée, elle est sollicitée par plusieurs établissements pour disputer, en leur nom, des compétitions scolaires.

Du fait de ce succès, elle espérait un jour représenter le Burkina Faso dans des compétitions internationales. Mais, le contexte de l’époque empêche Mawa Zoungrana/ Soulama de réaliser son rêve. « Je n’ai pas pu pratiquer comme je voulais parce que le sport n’était pas avancé à l’époque comme maintenant », témoigne-t-elle avec un sourire qui ne la quitte jamais.

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Ce regret, elle va le nourrir pendant longtemps. Des évènements vont tout changer. A Siniena son village, dans la province de la Comoé, Mawa constate l’engouement des jeunes pour le cyclisme. Elle décide alors de créer un club. Elle recrute des jeunes, filles comme garçons de son village, les forme et s’inscrit aux compétitions de la Fédération burkinabè de cyclisme (FBC).

« Je suis en train de faire monter mes enfants, mes frères, mes filles pour qu’ils puissent réaliser ce que je n’ai pas pu faire quand j’étais enfant (…) Au niveau de mon village, les hommes comme les femmes aiment le vélo. Ca vraiment pris de l’ampleur », affirme Mawa Zoungrana/ Soulama, visiblement déterminée.

Progression des jeunes

Les débuts ont été décevants. Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Mais, elle ne baisse les bras. Depuis quatre ans, le travail commence à payer.  « Je suis satisfaite. J’ai fait plus de deux ou trois ans, les coureurs viennent ils ne gagnent pas et ne sont même pas classés. Mais j’ai tenu pour faire la fierté de mon village. En plus, les enfants progressent et c’est ce qui me donne le courage ».

Lors d’une course cycliste disputée le dimanche 27 février 2022 sur l’avenue Charles de Gaulle, un coureur de l’AS Makafa s’est classé parmi les dix premiers.

Le président de la FBC Amédé Béréwoudougou est admiratif des résultats engrangés jusque-là. « Elle contribue beaucoup au développement du cyclisme burkinabè. Ce matin (dimanche 27 février), son club a pris part à une course avec huit coureurs. C’est énorme », encense Béréwoudougou.

Participer à des compétitions internationales

Il salue les efforts déployés par cette dame dans la mesure où il ne s’agit pas d’une gestion déléguée. « Les efforts qu’elle fait, viennent d’elle-même et non d’autres personnes. C’est la première fois dans l’histoire du Burkina Faso qu’une dame a son propre club de cyclisme. C’est extraordinaire », se réjouit toujours Béréwoudoguou.

En presque dix ans, l’AS Makafa de Mawa Zoungrana/ Soulama  a produit des résultats satisfaisants malgré les difficultés financières. « Dans le cyclisme, il n’y a que des dépenses. Mais, on a commencé le travail petit à petit et on a pu produire des cyclistes pour d’autres clubs », se réjouit Barma Soulama, le secrétaire général du club. Après ce premier pas, les rêves de Mawa n’ont plus de limite. Son objectif : former de jeunes cyclistes, filles et garçons afin de participer à des compétitions internationales et voir un de ses coureurs remporter le tour du Faso.