Burkina Faso : « Je demande pardon! » (Blaise Compaoré)©OLYMPIA DE MAISMONT / AFP
Blaise Compaoré le 8 juillet à Ouagadougou

Burkina Faso : « Je demande pardon! » (Blaise Compaoré)

C’est une première. L’ancien président Blaise Compaoré a demandé pardon à la famille de son « frère et ami » Thomas Sankara. Dans une lettre, il dit déplorer toutes les victimes durant son mandat à la tête du pays. Pour lui, le pardon est le seul moyen de venir à bout de la plus grave crise qui secoue le pays : le terrorisme.

En l’espace d’un mois, l’ancien président Blaise Compaoré resté jusque-là discret depuis son exil au bord de la lagune Ebré, s’est signalé à deux reprises. D’abord en revenant au Burkina 8 ans après avoir été chassé du pouvoir.

Le 8 juillet 2022, il a participé à la rencontre dite des anciens Présidents du Faso. Rencontre qui finalement a réuni Jean Baptiste Ouédraogo, l’actuel président Paul Henri Sandaogo Damiba et lui.

Cette fois, c’est par une lettre que l’homme qui a dirigé le Burkina durant 27 ans se signale. Datée du 8 juillet 2022, donc alors qu’il était au Burkina, c’est finalement ce 26 du même mois que la lettre a été apportée par Ali Coulibaly, ministre et conseiller spécial du président Alassane Dramane Ouattara au président Damiba.

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« Je demande pardon au peuple burkinabè pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Isidore Noël Sankara », lit-ton dans la missive.

En plus de la famille Sankara, il dit assumer et il déplore « du fond du cœur », toutes les souffrances et drames vécus par toutes les victimes pendant qu’il était président du Faso. Il demande ainsi à leurs familles de lui accorder leur pardon.

Au nom de l’intégrité du territoire

Blaise Compaoré justifie cette demande de pardon par la volonté de tourner la page « de taire définitivement nos querelles et rancœurs ». Ce qui est important selon lui, c’est de travailler « au recouvrement de l’intégrité territoriale, la reconstruction et promotion d’un environnement favorable à l’épanouissement durable pour tous ».

Il dit être convaincu que c’est « l’unique voie, qui permettra de mettre fin à nos incompréhensions et conflits intercommunautaires pour lutter efficacement contre le terrorisme qui a tant saigné notre pays et ébranlé ses fondements ».

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Le porte-parole du gouvernement a lu la lettre à Kossyam, en face des journalistes, aux côtés de l’émissaire ivoirien et de la fille de Blaise Compaoré, Djamila.

Blaise Compaoré a été condamné à la perpétuité à l’issue du procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et ses 12 compagnons. Il n’a pas comparu à la barre durant le jugement qui s’est déroulé du 11 octobre au 6 avril.

Tiga Cheick Sawadogo