Covid-19 : les pharmacies prises d’assaut à Ouaga
Un gel et un masque sont nécessaire pour se protéger contre le Covid-19

Covid-19 : les pharmacies prises d’assaut à Ouaga

Depuis l’annonce de deux cas de Covid-19 au Burkina Faso par le ministère de la santé le dimanche 10 mars 2020, des Burkinabè se précipitent dans les pharmacies et centres de santé pour se procurer des protections afin d’éviter de contracter le virus. Certaines pharmacies et établissement sanitaires ont pris des mesures pour éviter que le virus se propage.

A la pharmacie Koulouba situé dans un quartier du même nom à Ouagadougou, des clients se bousculent au niveau du comptoir. Les commandes de gel, de bavettes ou masques, des thermomètres etc. se font par dizaine. La patronne des lieux est au four et au moulin. Entre coups de fils, discussions avec les clients au comptoir, discussions avec les caissières, elle aide à décharger et placer des produits qui arrivent dans des cartons. Puis, toutes les dix minutes, elle pulvérise le comptoir pour le désinfecté. Occupée, elle n’est pas disponible pour répondre à nos questions.

Les clients visiblement pressés assaillent les pharmaciennes qui font des aller et retour entre le comptoir et les étagères. Après plusieurs minutes d’attente dans la queue, Déborah, une cliente, s’avance pour passer sa commande. « Est-ce que je peux avoir les masques ? », lance-t-elle une à une pharmacienne qui répond: « Ce modèle, il y en a mais ce n’est pas assez pour la vente ». Elle indique une autre marque de masque beaucoup plus chère : « ça fait 750 francs CFA ». Déborah qui a appris la confirmation de deux cas de Covid-19 (coronavirus) dans les médias commande quarante masques pour protéger sa famille et ses amis. « Quarante ? Cela vous fera 30 mille francs CFA», rétorque la pharmacienne. Elle quitte la pharmacie, après avoir acheté un lot de gel de plusieurs marques en plus des masques de protection.

« Je suis souvent venue dans cette pharmacie. Mais je vous assure que la pharmacie n’a jamais été autant bondée. Une chose aussi que j’ai remarquée. Les gens n’étaient pas protégés (…). J’étais vraiment paniquée. On sent déjà des ruptures de stocks de certains éléments de protections », constate Déborah, dont le soulagement se fait ressentir sur le visage à la sortie de la pharmacie. Ces achats, elle l’a fait pour la famille et des amis.
                                                                                                         

                                                                                                                 Des dispositifs dans les cliniques

Oumarou Ouédraogo, dépêché par son service a également acheté des masques et des gels. Il dit repartir également soulagé après une longue attente. « Je suis venu acheter les produits parce qu’on ne sait jamais. Comme on dit que l’épidémie est arrivée au Burkina, il faut que chacun prenne ses protections. Le service a décidé de se protéger », indique Oumarou Ouédraogo.

Plus loin, à la clinique Frany située au quartier Zogona de Ouagadougou, des lave-mains sont installés pour que les visiteurs se lavent les mains avant d’entrer. Un agent recruté spécialement sert du gel à chaque visiteur après que celui-ci se soit lavé les mains. Le gestionnaire de la clinique Frany dit avoir pris en compte les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « En interne aussi, au niveau des urgences, lorsqu’on se rend compte qu’il y a des signes suspects, on a mis en place des bavettes pour les protéger. En réalité quand tu es bien portant, tu n’es pas obligé de porter des bavettes. Mais pour les cas suspects, nous les faisons porter », explique le gestionnaire.

Ghislain Yago indique également qu’une salle a été dégagée pour la mise en quarantaine. Mais aucun cas suspect n’a été constaté jusqu’aux alentours de 13 heures ce mardi 10 mars 2020. Pour lui, plutôt que de paniquer, les populations doivent respecter les consignes de protections pour éviter de contracter le virus.