Covid-19 au Burkina : des entreprises dans la tourmente
Des entrepreneurs souhaitent des mesures d'accompagnement de l'Etat pour soutenir les charges

Covid-19 au Burkina : des entreprises dans la tourmente

Restaurants, «maquis »,  et bureaux fermés ou salariés renvoyés chez eux : les entreprises burkinabè tentent tant bien que mal de faire face à l’épidémie de nouveau coronavirus qui va affecter durablement leur activité, voire menacer la survie de certaines d’entre elles.
 
Près de 70 employés de la chaîne des restaurants Café ONU se tournent les pouces depuis une dizaine jours. Aminata Konkobo/Ouédraogo la gestionnaire s’est vu obliger de prendre cette décision pour respecter les consignes d’hygiène et limiter la propagation du Covid-19. Ces employés percevront leurs salaires même s’ils n’ont pas travaillé explique la promotrice. ‘’ Humainement, je ne peux pas les laisser ainsi. Ce sont des personnes qui vivent au jour le jour. Ils ont leurs trois repas quotidien au restaurant. C’était un avantage pour eux en plus du salaire. Mais ils n’en ont plus ’’, dit-elle. Néanmoins elle redoute déjà les conséquences sur son chiffre d’affaires.
 
Au restaurant Koffi Gombo, la réalité est similaire. La crise sanitaire du Covid-19 a entraîné des pertes économiques. Plus de 53 employés sont restés à la maison pendant 10 jours. ‘’ Tous les jours, je recevais des appels des employés visiblement en détresse qui demandent quand est-ce qu’on va rouvrir’’, fait savoir Léone Kini, la propriétaire. Il est donc apparu difficile pour la gérante de respecter scrupuleusement les mesures gouvernementales. Le restaurant a ouvert partiellement ses portes pour ne proposer que des plats a emporter. Léone Kini compte également payer au moins la totalité des salaires des employés pour le mois. ‘’ Les mois à venir risquent d’être compliqués puisque nous allons travailler par groupe. Le travail sera donc réduit, le salaire également ’’ précise la gérante.
 
                                                                                                                               L’Etat appelé  à la rescousse

Aline Kaboré, promotrice de Danfaniment pourra elle aussi payer ses employés qui sont en congés depuis le 24 mars mais le plus dur réside dans la production des tissus Faso Danfani. ‘’ Les tisseuses sont depuis près 10 jours sans activités. Nous avons été obligés de suspendre les commandes’’  explique-t-elle. 
 
 Les gestionnaires des restaurants et autres structures espèrent des mesures d’accompagnement de l’Etat qui porteront entre autres sur la réduction des impôts, les crédits bancaires, les loyers, les factures d’électricité et d’eau etc.