Burkina Faso : une fête de travailleurs sobre et symbolique
Cette année, les syndicats ont annulé leur traditionnel marche du fait du Covid-19

Burkina Faso : une fête de travailleurs sobre et symbolique

Pas de marche. Pas de meeting. Aucune conférence de presse à l’occasion de la commémoration de la journée internationale du travail au Burkina Faso. Compte tenu de l’épidémie de Covid-19 qui sévit le pays, les syndicats de travailleurs ont décidé de célébrer de façon symbolique cette journée pour éviter les regroupements de plus de 50 personnes

Fait exceptionnel pour la célébration de la journée internationale du travail à la bourse du travail. A l’accoutumée, la cours est bondée de monde dès 7 heures. Mais, elle est presque vide ce vendredi 1er mai 2020. Cependant une demi-dizaine de jeune installée au café de la bourse échange.

Assis avec un collègue devant une tasse de thé et des sandwichs, Aly Sawadogo, enseignant dit être venu participer aux activités de commémoration de la journée international du travail sans savoir ce qui est prévu. « Tant que je peux, je viens accompagner le syndicat pour aller au ministère du travail mais apparemment, il n’y aura rien aujourd’hui. Je suis là depuis 7 heures mais il n’y a personne», constate avec regret le jeune homme.

Après près de trois heures d’attente, le porte-parole de l’action syndical CGT-B Bassolma Bazié arrive et explique : « Aujourd’hui, compte tenu de l’interdiction de regroupement à cause du Coronavirus, nous n’avons prévu aucun rassemblement. Nous irons juste remettre la déclaration mais cela se fera dans un autre contexte ». Mais après sa déclaration axée sur la crise sanitaire, la crise sécuritaire, « les violations des acquis démocratiques », les rares personnes présentes se dispersent.

Bien que s’estimant déçu, Issiaka également enseignant juge que les syndicats ont fait preuve de responsabilité. Mais, il t rappelle également que cette commémoration de la journée internationale du travail intervient dans un contexte où certains collègue sont privés de leur salaires. « Comment voulez-vous que les gens vivent alors qu’il y a la Covid-19 et tout le pays est bloqué ? », interroge-t-il.

« Depuis un mois, on ne peut pas rester à la maison parce qu’il fait chaud. On ne peut pas aussi sortir », affirme agacer Aly Sawadogo. Cependant, ils disent espérer retrouver des amis pour partager le thé et des jeux de cartes.