Chirurgie esthétique: « Où est le problème tant que j’ai de l’argent ? »
Les invité(e)s de Ya'Débat sont partagé(e)s sur le recours à la chirurgie esthétique

Chirurgie esthétique: « Où est le problème tant que j’ai de l’argent ? »

Sans tabou, une invitée de Ya’débat dit être prête à tout pour être belle, recourir à la chirurgie esthétique pour parfaire son corps, se sentir bien dans sa peau. C’est un complexe, un déni de sa propre identité lui rétorque un autre invité. Cette semaine, l’esthétique était sur la table du débat de Studio Yafa. Entre les conservateurs et les progressistes, les positions semblent être inconciliables.

Emilie Dioma, animatrice télé et passionnée d’astuces sur l’esthétique, a une partie de son corps qui ne lui plait pas: son ventre. Et elle est prête à tout pour l’aplanir. Elle le dit et l’assume le plateau de Ya’Débat « Mon ventre que je trouvais assez gros, je n’aimais pas du tout. Pour parfaire ma silhouette, je n’ai pas hésité », dit-elle. Mieux, la jeune dame dit être prête à subir des interventions chirurgicales. « Je veux être heureuse, et je suis prête à tout pour être heureuse, tout sans exception», poursuit-elle sans sourciller.
Chirurgie à tous les prix ? demande l’animateur du débat Souleymane Koanda à Emilie.

Affirmatif, rebondit-elle. « Où est le problème tant que j’ai de l’argent ?(…) Si Allah me donne des millions, c’est sûr que beaucoup ne vont pas me reconnaitre », prévient l’animatrice télé. Cette réponse fait sourire Zakaria Guingani qui piaffait d’impatience d’arracher la parole. Président d’un groupe virtuel surnommé « team féodal », il prône la sauvegarde des valeurs authentiques africaines. Pour lui, il faut se contenter de ce qu’on a. Pas besoin d’artifices. « Je suis propre, présentable, mais je ne suis pas passé dans un institut », clame-t-il. Emilie Dioma surgit, lui demande de présenter ses ongles.

Remarquant qu’elles étaient coupées, elle estime que son vis-à-vis est certainement passé dans un institut. « C’est moi-même qui les ai coupées », coupe Zakaria. « Le corps de la femme africaine est sacré. Il faut le garder comme tel », poursuit le président de la « team féodal »-t-il, avant de préciser que toutes ces chirurgies et autres méthodes d’esthétiques présentent des risques pour la santé. Merci Le recourt aux chirurgies est de plus en plus fréquent reconnait pour sa part Nathalie Kabré, promotrice d’un institut de beauté. « Les jeunes prennent plaisir. Ils viennent pour faire rentrer le ventre, ressortir les fesses, se faire belles et beaux », constate-t-elle.

Minimiser les risques

Tiraillé par les deux jeunes invitées, Zakaria Guingani précise ne pas être contre l’esthétique. « Même nos grandes mères se faisaient belles. Elles avaient leurs méthodes qui étaient naturelles», concède-t-il, en citant entre autres les tatouages des gencives, les cicatrices ou balafres comme pratiques ancestrales pour se donner belle allure. Par contre insiste-t-il, les choses vont loin actuellement. « Celles qui n’ont pas les moyens pour voir les spécialistes, il y en a qui se tournent vers le marché noir et se retrouvent avec des fesses en forme montagne et des gros nichons », constate-t-il.

Sur ce point, il trouve du soutien. Nathalie Kabré, dit être témoin de certaines dérives. « Je reçois des clientes qui sont allées se faire inciser dans le marché noir, un coté du ventre est rentré pendant qu’un autre est sorti. Il faut faire de bonne recherche, bien choisir les centres où on va », conseille l’esthéticienne. Autre aspect introduit par l’animateur, le complexe comme raison de cette course vers l’esthétique. Pour Zakaria, « vouloir être belle à tout prix et à tous les prix relève d’un complexe qui se solde par la perte de soi, des regrets, des gâchis en termes de santé ». Complexe ou pas, Emilie Dioma fait son constat : « Soyons honnêtes, nous sommes dans une société où l’esthétique compte énormément ».

L’intégralité du débat a été diffusée ce samedi 27 février sur le réseau de nos radios partenaires.