Grand banditisme au Burkina : « Si la population n’est pas impliquée, il n’y a pas de sécurité »
Selon les invités de l'émission Ya'Débat, les populations doivent être au cœur de la lutte contre l'insécurité

Grand banditisme au Burkina : « Si la population n’est pas impliquée, il n’y a pas de sécurité »

L’implication des populations à la base est importante pour réduire le taux de criminalité  dans les grandes villes du Burkina Faso. Si certains invités estiment que les groupes d’auto-défense peuvent contribuer à réduire le niveau d’insécurité, pour d’autres, ils sont plutôt un danger.
« A Bobo-Dioulasso, quand je dois faire des retraits à la banque j’ai des inquiétudes. Quand on a de l’argent sur soi, il y a de quoi avoir peur », affirme avec amertume, Ousseni Bancé, ressortissant de Bobo Dioulasso au cours de l’émission Ya’Débat le vendredi 05 février 2021. Le constat est similaire au quartier Dapoya de Ouagadougou où des jeunes se sont constitués en groupe d’auto-défenses pour assurer leur sécurité selon un constat fait par un journaliste du Studio Yafa.

Le deuxième adjoint au maire de la ville de Ouagadougou Hamadou Sana estime que la sécurité est d’abord personnelle avant d’être collective. Pour lui des groupes d’auto-défense comme les Koglweogo travaillent en bonne intelligence avec les forces de sécurité pour traquer les délinquants. « Chaque population à la base doit pouvoir s’organiser avec le concours de la police de sécurité avec un encadrement de la loi », soutient Hamadou Sana.

Introduction de modules sur la sécurité à l’école

Pourtant, Ousseni Bancé s’oppose à ces types de démarche en citant des cas d’abus des groupes d’auto-défense : « Pour ce qui est de la sécurité, il y a des services comme la gendarmerie, la police qui ont plus de possibilité que des individus pour agir (…) Les structures d’auto-défense, pour moi sont un cancer ». Pour sa part, le commissaire de police Rachid Palenfo estime que l’implication de la communauté est nécessaire pour venir à bout de ce phénomène : « Si la population n’est pas impliquée, il n’y a pas de sécurité ».

A Ouagadougou, la mairie a proposé des opérations coups de poings comme solution à ce fléau. Ousseni Bancé et Hamado Sana saluent cette démarche qui pourrait réduire les attaques. « C’est une solution ponctuelle », relativise Palenfo. Il propose l’introduction de modules sur la sécurité dans les écoles, la réorganisation des forces de sécurité afin d’assurer un meilleur maillage du territoire, la formation de la population à détecter « les comportements de nature délinquante ». Hamidou Sana prône plus d’égalité sociale : « Il va falloir que nous réorganisonsnotre société afin que ceux qui sont dans les villas essaient de céder un peu (richesse) à ceux qui sont dans les difficultés ». Hamidou Sana, au nom de la mairie de Ouagadougou assure que des dispositions sont en train d’être prises pour construire des commissariats dans toutes les communes de la capitale afin de rapprocher la police des populations.

L’émission Ya’Débat est diffusée sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa tous les dimanches à partir de 10h00.