Vie en grande famille : « Si le Monsieur est toujours dans les jupons de sa maman, c’est compliqué »

Vie en grande famille : « Si le Monsieur est toujours dans les jupons de sa maman, c’est compliqué »

Vivre en grande famille après le mariage, une hantise pour certains jeunes couples qui craignent des mésententes. Par contre pour d’autres, il n’y a rien de tel que de vivre auprès des siens pour profiter de la chaleur familiale. La question était en discussion cette semaine dans Ya’ Débat de Studio Yafa. Pendant que des invités vantent les mérites de la vie en grande famille, leurs vis-à-vis rétorquent que c’est la cause de plusieurs divorces. 

Marcus Kouama est un jeune marié. Il vit en grande famille. Une décision prise de commun accord avec son épouse. « Il n’y a pas véritablement de raisons particulières. C’est surtout pour profiter de la proximité avec les parents que nous avons décidé pour l’instant de vivre en famille », dit-il. Aïcha Laure Soaré, jeune dame a aussi vécu en grande famille après le mariage. Mais elle avoue que ce n’était pas son choix. Elle se souvient que la vie n’a pas toujours été rose en grande famille. La cuisine, l’habillement, la façon de parler, de marcher…tout était passé au crible surtout par les belles-sœurs, et cette tension a fini par produire des étincelles, déplore l’invitée.

« Si le Monsieur est toujours dans les jupons de sa maman, c’est compliqué », tranche une jeune dame invitée pour qui, en cas de disputes, l’époux a toujours tendance à prendre fait et cause pour ses parents, sans avoir entendu les deux parties. Marcus reconnait qu’entre épouse et belles-sœurs, ce n’est pas toujours le parfait amour. « De manière générale, il y a plus d’affinités entre l’épouse et les beaux frères. Par contre avec les belles sœurs(…) le problème, certaines ne sont pas d’accord avec l’union de leur frère, elles auraient préféré une autre par exemple. Il peut y avoir une antipathie naturelle », précise-t-il.

Naaba Boalga, socio-anthropologue et chef de Dawelgué, un village du centre Sud du Burkina Faso dit comprendre les difficultés que peut rencontrer le jeune couple qui décide de vivre en grande famille. Il précise que quand plusieurs types d’amour se croisent, notamment l’amour fraternel et l’amour entre deux conjoints, cela peut créer des étincelles. « L’épouse qui arrive et qui n’est pas de la fratrie est vue comme une concurrente », remarque le chef de Dawelgué. Par contre, prenant le contre-pied de Marcus Kouama, il soutient que la femme peut être rappelée à l’ordre sur certains aspects comme son habillement, par ses belles sœurs. « Si c’est un mode d’habillement qui est indécent, il faut dire au mari d’attirer l’attention de sa femme », pour éviter des mésententes.

Marcus Kouama avoue avoir eu plus de chance. « C’est elle la maitresse de la maison. Il y a eu comme un transfert », dit-il en parlant de la relation entre sa femme et sa mère. Mais il reconnait qu’autour de lui, il est témoin de jeunes dames qui sont frustrées parce qu’à leur arrivée en belle famille, elles n’ont pas été bien accueillies.

Cette semaine encore, les internautes ont participé au débat en postant leurs opinions sur la page Facebook de Studio Yafa. Quelques commentaires ont été lus pendant le débat. Pour certains internautes, vivre en famille empêche la femme de se faire souvent coquine pour son homme. Pour d’autres, le fait de vivre en belle-famille a détruit beaucoup de foyers. Marcus qui vit en grande famille avec son épouse n’est pas de cet avis. « On est épanouis. Il faut s’organiser pour créer une certaine intimité. C’est vrai que si on était dans une cours, on pouvait se balader comme on veut, mais il faut savoir créer cet espace privé, cette intimité et en profiter, sinon ça tue le jeune couple », avance-t-il.