Contrôle des engins à deux roues : des usagers entre plaintes et appréciations
Les contrôles de polices ont permis d'arrêter des terroristes.

Contrôle des engins à deux roues : des usagers entre plaintes et appréciations

La police municipale et nationale a renforcé depuis quelques semaines, les contrôles des engins à deux roues sur les différents axes routiers de la ville de Ouagadougou. Si certains usagers de la route apprécient, d’autres par contre s’en plaignent et pointent du doigt un abus de pouvoir de la police vis-à-vis des usagers en infraction. 

Sur l’avenue des Tansoba des coups de sifflet retentissent. Des usagers de la route sont priés de s’arrêter. La police nationale contrôle les documents des engins à deux roues. «  Bonjour Monsieur. Contrôle de police. Présentez-nous la carte-grise de votre engin », demande un agent de police à un usager.  Celui-ci s’exécute aussitôt. Il lui présente la carte grise, le reçu de paiement de l’engin et sa carte nationale d’identité. « Merci bien Monsieur. Bonne journée », lui dit l’agent de sécurité. Pour Moussa Drabo, usager de la route, le contrôle de la police est une bonne action. «  C’est quand tu penses que tu es suspect, que tu refuses de t’arrêter, sinon, si tu sais que tous tes documents sont au complet et à jour, il n’y a aucune inquiétude à accorder 2mn de contrôle à la police. Surtout que ces contrôles ont permis à beaucoup de personnes de retrouver leur engin volé », commente M. Drabo. Comme lui, plusieurs usagers sont satisfaits de ces contrôles de routine de la police municipale et nationale.

Le papillon de la police en main et sur lequel on peut lire – infraction et outrage à policier – Clément Boussaré, mécanicien ne cesse de protester. «  Même 5F je ne vais pas vous donner. Si j’étais un voleur, je n’allais pas m’arrêter pour que vous me contrôler. C’est de l’arnaque ce que vous faites. Je vois la police prendre 3000F CFA avec des gens qui n’ont pourtant pas leur carte grise » tempête le jeune mécanicien. L’engin de Clément a été pris pour défaut de carte grise et de reçu de paiement. Il avoue l’avoir acheté chez un de ses amis qui ne lui a pas fourni tous les documents. «  J’irai voir l’ami en question pour qu’on aille ensemble au commissariat. Ce qu’il y a à payer, je le paierai pour reprendre ma moto, sinon, mes 5F ne rentrera pas dans la poche d’un agent de la police » indique Clément. Pour lui accuse la police abuse avec ces contrôles de routine.

Fati Bayala, usagée de la route est aussi toute irritée. Elle a pris la moto de se son amie pour une course en ville. «  Je n’ai même pas pensé aux documents. Je voulais juste faire une petite course de quelques heures», explique-t-elle. Après quelques dures négociations avec l’agent de police, elle dit avoir déboursé 3000F CFA pour récupérer son engin.

Des engins volés retrouvés et des terroristes arrêtés

Ces contrôles de routine sont partis du constat de vol d’engins à deux roues dans la ville de Ouagadougou. « Plusieurs engins à deux roues ne répondent pas à la règlementation en vigueur notamment le décret 2003-418 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière. On constate que certains usagers se permettent de circuler sans une plaque d’immatriculation, sans éclairages, sans documents même parfois », explique Mme Bonzi Sawadogo, chargée de communication à la police municipale.

L’objectif de ces contrôles, ajoute Rachid Palenfo, commissaire de police, est aussi de retrouver des engins volés, de rechercher des produits de délits comme la drogue, les armes. « Le contrôle nous a permis de retrouver des armes, des personnes recherchées et même des terroristes », explique-t-il. Il peut toutefois avoir des imperfections dans le contrôle qui peuvent être corrigées, mais le commissaire Palenfo insiste , ces contrôles ont leur raison d’être à cause de la crise sécuritaire.

La police nationale et municipale invitent et exhortent  les propriétaires des engins à deux roues à toujours respecter la réglementation en matière de sécurité routière pour leur propre sécurité et pour celle des autres.