Pisciculture : l’ambition des jeunes pêcheurs de Douroula-Badala©Helgede1 /Pixabay
De jeunes pêcheurs rêvent de produire et d'exporter du poisson made in Burkina Faso.

Pisciculture : l’ambition des jeunes pêcheurs de Douroula-Badala

Exporter du poisson grâce à l’élevage intensif, c’est l’ambition de jeunes pêcheurs de Douroula-Badala. Une localité située au bord du fleuve Mouhoun, à une trentaine de kilomètres de Dédougou. Si ces pêcheurs ont suffisamment d’espace pour aménager des bassins, ils déplorent cependant le manque de moyens techniques et financiers pour réaliser leur projet.

 

Il est 4 heures du matin, comme tous les jours, Idrissa Maiga et Ibrahim Soaré commencent leur journée. Après la prière, ils se dirigent vers le fleuve Mouhoun à un jet de pierre de leur concession. Les deux jeunes embarquent sur leur pirogue pour installer les filets. « Cela peut nous prendre environ 1h voir 2h parce qu’il faut trouver le bon endroit pour avoir beaucoup de poissons » explique Idrissa. La pêche en période des pluies comme ce mois d’août demandent plus de patience et de persévérance selon Ibrahim. «  C’est une période maigre en poisson. Lorsqu’il y a beaucoup d’eau, les poissons se font rares » précise-t-il.

 

La rétention d’eau des barrages

 

Après la pose des filets, Ibrahim et Idrissa prennent le chemin du champ. La saison des pluies est doublement bénéfique pour ces pêcheurs de Douroula-Badala. Ils déplorent toutefois l’absence de technique de rétention d’eau dans les barrages. Cette année par exemple, disent-ils, le fleuve Mouhoun n’est pas assez remplie d’eau. « Tout ici, montrant du doigt les abords du fleuve, devrait être rempli, mais vous voyez le sable. Nous sommes en août et cela se présente ainsi. Alors qu’il faut beaucoup de pluie pour remplir les barrages pour qu’on en profite pendant la saison sèche ».

 

Exporter le poisson burkinabé

Produire et exporter le poisson burkinabè, Idrissa et Ibrahim en sont convaincu. Avec le changement climatique impactant sur la pluviométrie la pisciculture pourrait être une véritable alternative selon eux. «  Nous avons le fleuve Mouhoum, nous avons l’espace, il ne reste que la formation sur les techniques d’élevage de poisson et les ressources matériels et financières pour débuter ce projet qui nous tient tant à cœur. Nous n’avons pas encore eu l’occasion d’en parler aux autorités en charge de l’élevage. Mais c’est tout notre souhait et nous y croyons fermement » affirme Ibrahim. Le fleuve Mouhoun, déplorent-il, est parfois rempli d’eau mais sans poisson.

Le projet de pisciculture de Douroula- Badala pourrait soulager de nombreux jeunes pêcheurs qui n’ont que cette activité pendant la saison sèche.