« L’arbre doit être chouchouté comme une femme »
Pour Boubacar Traoré, il faut prendre soin de l'arbre comme un humain

« L’arbre doit être chouchouté comme une femme »

Quand ils ne prennent pas soin de leurs plants, ils sont mal en point. Trois fois dans la semaine ou chaque dimanche, ils apportent autant d’affection et d’attention à l’arbre qu’ils ont planté à Ouagadougou et à Saponé – 22 kilomètres de la capitale burkinabè.

Leur amour pour les arbres n’a pas d’égal. Boubacar Traoré, Conseiller en sécurité et Aicha Tanga Belem, bloggeuse, chroniqueuse télé parlent à leurs plants, les câlinent, et ressentent parfois ce dont ils ont besoin. Cette relation d’affection entre leurs arbres et eux s’enracine quotidiennement. Trois fois dans la semaine, le Conseiller en sécurité se rend à Saponé – localité située à 22 kilomètres de Ouagadougou – pour prendre soin de ses plants. « Je peux me lever à 4h du matin pour aller à Saponé. J’arrose les plants, je coupe les feuilles mortes, j’arrange quelques fois les tiges et je débarrasse leur environnement de saleté comme les sachets en plastiques », témoigne Boubacar Traoré, enthousiasmé.

Le jeune homme raconte sa passion pour les arbres, les yeux étincelants d’amour. Les plants, dit-il, s’expriment avant que l’on ne dise un mot : une expression de vie ou de malaise qui permet de déterminer ce qui leur manque. « Est-ce un manque d’eau ou une carence en eau, est-ce un problème de sol et dès lors qu’on arrive à déterminer le malaise et lui apporter une réponse, l’arbre reprend vie » explique Boubacar Traoré qui considère l’arbre comme un humain.
L’arbre, c’est « Comme une femme à qui il faut apporter de l’amour, de l’affection, qu’il faut choyer, qu’il faut câliner, etc. », dit-il amusé. Un soulagement et le sentiment d’avoir accompli un devoir animent toujours le conseiller en sécurité quand il prend soin de ses plants. « Les plants n’ont ni de pieds, ni de mains. C’est nous qui les prenons et choisissons leur lieu de destination finale. Nous avons donc le devoir de nous en occuper », argue Boubacar. Il estime que planter un arbre et ne pas en prendre soin est comme mettre un enfant au monde et l’abandonner.

« J’ai eu très mal quand les animaux ont bouffé ses feuilles »

‘’Belemgoyavier’’ est le petit nom du plant d’Aicha Tanga Belem. L’arbre fait désormais parti de sa famille. « C’est mon bébé. C’est pourquoi je lui ai donné mon nom de famille – Belem- », explique la jeune bloggeuse. Chaque dimanche, elle se rend au pied de l’Echangeur du nord où est planté l’arbre pour en prendre soin. « J’apporte toujours un bidon d’eau pour arroser et désherber », témoigne-t-elle. D’autres bonnes volontés s’occupent également de ‘’ Belemgoyavier’’ lorsqu’elle est empêchée. Aujourd’hui très attachée à son arbre, Aicha s’inquiète pour sa survie. « Je me suis sentie très mal lorsque j’ai constaté que des animaux ont bouffé les feuilles », explique avec tristesse la bloggeuse qui depuis, s’est donnée la peine de protéger son « chouchou » avec un grillage.
S’occuper d’un plant n’est pas chose aisée selon Boubacar et Aicha. Ils suggèrent un engagement public à entretenir les arbres plantés, et surtout de choisir la bonne espèce à mettre en terre pour ne pas manquer de motivation à l’entretien.