Coutume : des jeunes à l’école du « nabasga »
Le chef de Issouka tient à assurer la relève en initiant les jeunes aux rites du nabasga

Coutume : des jeunes à l’école du « nabasga »

Des jeunes s’intéressent de plus en plus au nabasga. Cette fête traditionnelle moagha (ethnie du Burkina) habituellement réservé aux ainés et initiés, s’ouvre désormais aux jeunes. A Issouka, village situé à 115 km de Ouagadougou, des jeunes sont impliqués dans l’organisation afin d’assurer la relève.

Depuis la cours du Naba Saga premier de Issouka, des tambours résonnent en ce samedi ensoleillé. L’on entend la voix chantonnant d’un vieillard. A l’intérieur, la cours est noire de monde. Des jeunes s’activent dans les différentes commissions : accueil des invités et des notables, aide à la cuisine, conduite des délégations etc.

Préparer la relève

Naba Saga a décidé d’impliquer des jeunes, longtemps écarté, dans l’organisation de ce rituel annuel. « Il y’avait des vieux qui venaient causer avec le chef et remontaient les informations. Mais le chef d’aujourd’hui a trouvé nécessaire d’impliquer les jeunes parce que ce sont eux les vieux de demain », raconte Benjamin, la trentaine, membre de la famille royale. Il dit se sentir plus impliquer dans des activités réservées auparavant aux personnes âgées et initiées.

Pour Teegawendé, 21 ans, participer à cette fête du « nabasga » permet d’apprendre plus sur des rites habituellement secrets. « On nous apprenait beaucoup de choses, genre les totems, il ne faut pas faire ceci, il ne faut pas faire cela, mais en arrivant ici, on remarque, on voit d’autres choses même qui étaient vraiment cachées », explique Teegawendé.

Apprendre plus

D’autres jeunes ont effectué le déplacement depuis Ouagadougou pour comprendre le principe du « nabasga ». C’est le cas de Benjamin, jeune fonctionnaire venu de Ouagadougou : « Je ne savais pas que le chef devait sortir trois fois avec plusieurs tenues. C’est ici que je suis venu apprendre ça. Je connais maintenant le folklore burkinabè un peu plus ».

L’objectif du « nabasga » est de commémorer la fin des récoltes. En tenant le rendez-vous chaque année, le chef de Issouka sollicite pour son peuple, une bonne saison pluvieuse gage d’une bonne récolte.