Nachire Ussen Sawadogo, le bon samaritain du quartier Hamdalaye©Sambiga Wambi
Nachire Ussen Sawadogo compte mener d'autres initiatives en faveur de son quartier Hamdalaye

Nachire Ussen Sawadogo, le bon samaritain du quartier Hamdalaye

A 27 ans Nachire Ussen Sawadogo investit les bénéficies de son métier de photographe pour l’éclairage de son quartier Hamdalaye de Ouagadougou. Portrait de ce jeune homme devenu une source d’inspiration pour ses amis d’enfance.

Dans son bureau, situé au quartier Tampouy de Ouagadougou, Nachire Ussen Sawadogo, promoteur de Vision Associée, un Studio de photographie, donne des instructions à ses collaborateurs, passe des coups de fils, répond à des messages, coupant parfois notre interview. « Excusez-moi, je dois forcément décrocher » dit-il souvent, l’air pressé.

L’engagement pour le quartier

Grâce aux bénéficies de son métier de preneur d’images, Nachire Ussen Sawadogo, 27 ans, a installé des lampadaires solaires dans son quartier Hamdalaye, réputé sale et un repère de bandits. « C’est cette mauvaise image que les gens collent à notre quartier que nous voulons changer », justifie-t-il. Pour réaliser ce projet, il a bénéficié du soutien du ministère en charge de l’énergie. Ce projet a changé la vie des familles dans son quartier : « Il y a ces femmes qui profitent de l’éclairage pour continuer le commerce jusque tard dans la nuit ».

Le jeune homme de 27 ans considéré comme le photographe des « gourous » (les autorités politiques et personnes riches) est l’un des preneurs d’images habituels des cérémonies présidentielles et ministérielles ou de grands évènements culturels. Une photo avec le président Roch Kaboré et d’autres avec des ministres ornent son bureau. Malgré tout, ce jeune homme qui a abandonné ses études de journalisme pour la photographie rejette cette « fausse   étiquette » de photographes de « gourou ».

Tendre la main aux autres

Exemple de réussite à Hamdalaye, Sambiga Wambi, le surnom de Ussen, emploie également une dizaine de jeunes de son quartier dont une fille. Parmi eux, Abdoul Koanda, 23 ans. « Quand, j’ai abandonné les études il m’a appelé pour qu’on travaille ensemble. Il m’a donné une chance de réussir », raconte Abdoul, son assistant. Considéré comme « travailleur et déterminé », il souhaite que plus d’intérêt soit accordé aux jeunes. « Il faut faire confiance aux jeunes qui veulent s’exprimer. Certains sont prêts à nous accompagner mais ils se demandent si on est prêt à relever le défi. Pourtant, nous avons de la compétence ».
Pour sa part, il compte continuer son projet d’éclairage de son quartier tout en continuant à donner une chance à certains de ses camarades désœuvrés de réussir dans la vie.

 

Ecouter le reportage sur l’éclairage public au quartier Hamdalaye de Ouagadougou réalisé par Nachire Ussen Sawadogo.