Sommet Afrique-France : « J’avais des choses à dire… », Eldaa Kouama
Ludovic MARIN / AFP

Sommet Afrique-France : « J’avais des choses à dire… », Eldaa Kouama

Il y a une semaine, des jeunes du Burkina et d’Afrique étaient en France pour participer à la nouvelle formule du sommet Afrique-France. Studio Yafa dans son débat hebdomadaire revient sur cet événement avec des jeunes qui étaient à Montpelier face au président Français Emanuel Macron.

Eldaa Kouama, entrepreneure et formatrice est félicitée par une partie de l’opinion pour avoir fait une belle prestation devant le président français Emmanuel Macron. Au-delà de la forme, elle estime que ce sommet présentait un enjeu pour elle jeune, de pouvoir expliquer ce qu’elle pense des relations entre la France et le Burkina. « J’avais des choses à dire, des ressentis à délivrer », dit-elle.

Jeune politique, Aziz Dabo n’était pas contre la tenue du sommet. Par contre, il s’insurge sur la forme. « Il a manqué une implication des autorités burkinabè (…) J’aurais bien voulu que l’ambassadeur du Burkina en France soit aussi impliquée dans le processus. La société civile, c’est le plaidoyer, mais le pouvoir de décision revient aux politiques », défend l’invité.

Les jeunes qui ont pris part au sommet ne sont pas représentatifs de leurs pays, penche pour sa part Roukiatou Sédégo. Elle pointe également du doigt le mode de désignation des jeunes ayant participé aux échanges, ces dernier n’ayant pas un pouvoir de décision.

En attendant l’impact…

Eldaa Kouama ne semble pas d’accord avec Aziz Dabo qui regrette la non-implication des autorités. Elle explique que dans les rencontres préparatoires du sommet avec l’ambassade de France au Burkina, il y avait un travailleur de la présidence du Faso.
Au-delà, elle soutient que ce ne sont pas aux jeunes qui ont participé au sommet de Montpellier de faire changer la situation entre leurs pays et la France.

« Ce n’est pas nous qui décidons », ajoute l’invitée, pour qui, les jeunes peuvent seulement dire ce qu’ils pensent. Pour Roukiatou Sédégo, il n’y a pas de doutes, les jeunes se sont trompés d’interlocuteurs quand ils ont expliqué leurs préoccupations à Emmanuel Macron.

En même temps, elle explique cela par le manque de ce genre d’occasions en Afrique. Et l’animateur du débat, Souleymane Koanda de préciser qu’au même moment, la jeunesse burkinabè était face au président Roch Kaboré.

L’invitée Roukiatou Sédégo émet un bémol. « C’est biaisé d’avance», avance-t-elle. Sur un éventuel agenda caché autour du sommet de Montpellier, les jeunes invités à Ya’Débat estiment qu’il ne faut pas se leurrer. « Un partenaire n’est pas forcément un ami », prévient Eldaa Kouama. « Les pays n’ont pas forcément des amis, mais des intérêts », enfonce Aziz Dabo.

L’intégralité du débat sera diffusée ce 16 octobre 2021 à partir de 9 heures dans l’émission Le Grand Rendez, à Ouaga sur Radio Légende 94.4 fm et les autres stations partenaires.