Cinéma : « les Burkinabè aiment toujours aller en salle »©Studio Yafa
Le cinéma burkinabè garde sa vitalité malgré les difficultés selon des acteurs du cinéma.

Cinéma : « les Burkinabè aiment toujours aller en salle »

Ouagadougou est-elle toujours la capitale du cinéma africain ? C’est la question posée aux invités de l’émission Ya’Débat du Studio Yafa. Malgré les difficultés, les acteurs du cinéma considèrent que Ouagadougou reste la capitale du cinéma africain.

Le constat est désolant selon Ingrid Sanou, actrice de cinéma : Le cinéma burkinabè rencontre beaucoup de problèmes. « En tant qu’actrice nous ressentons les difficultés que rencontre le cinéma burkinabè. Si je devais vivre que du cinéma, cela n’aurait pas été simple pour moi. C’est compliqué de payer les acteurs », constate Sanou.

A ces problèmes, s’ajoutent l’envahissement des écrans de télévisions burkinabè par des productions étrangères, la perte du contrôle des salles de cinéma, le manque de financement, de diffusion etc., selon les invités à l’émission Ya’Débat du Studio Yafa.

Pas de politiques claires

« Nos chaînes n’achètent pas les films et ils ne coproduisent pas. C’est l’un des maillons faibles du système (…) Il n’y a pas de politiques claires, il n’y a pas un fond permanent comme dans certains pays », constate Abdoul Aziz Nikièma, jeune réalisateur.

Cependant, la situation n’est pas dramatique selon Justin Ouoro, critique de cinéma. Ces problèmes n’empêchent pas Ouagadougou de demeurer la capitale du cinéma africain. « Quand nous regardons dans la sous-région, le Burkina est le pays dont les salles n’ont pas été fermées. C’est un signe de vitalité. A partir des années 2000, il y a des réalisateurs qui sont venus sur la scène et qui maintiennent cette vitalité », estime Justin Ouoro.

Des salles toujours pleines

Et selon son analyse, « les Burkinabè aiment toujours aller au cinéma (…) Il y a des projections de films burkinabè et les salles étaient pleines. Les gens vont regarder même s’ils sont déçus, ils vont regarder quand même ». Il estime également qu’il ne faut pas lier la vitalité du cinéma burkinabè à travers l’Etalon d’or, le trophée qui recommence le meilleur réalisateur africain et son film  au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

De son côté, Aziz Nikièma rappelle qu’il n’y a pas que la fiction dans le cinéma burkinabè. « Dans la sous-région, Le Burkina Faso est très bien placé au niveau du documentaire. Au dernier Fespaco. le Burkina a eu l’Etalon d’or au niveau du documentaire », se souvient Nikièma. Partant de ce constat, ces acteurs du 7ème art estiment que Ouagadougou reste bien la capitale du cinéma africain.