Kaya: le restaurant de la  seconde chance
De jeunes filles déplacées internes apprennent la cuisine

Kaya: le restaurant de la seconde chance

A Kaya, des jeunes filles déplacées internes s’initient à la cuisine. Une occasion pour elles d’apprendre à concocter des mets et à se faire de l’argent.

 

Les journées de Djémilatou, 17 ans, commencent dès 7h.  Dès le réveille, la jeune fille lave les ustensiles de cuisine et prépare les fourneaux pour le repas de midi. Djémilatou le fait avec calme et attention.  « Quand je me lève le matin, je m’attèle à préparer le tôt pour aller vendre au restaurant. Et quand je descends le soir, j’apprête les condiments du jour suivant. Je n’ai pas de soucis avec les clients », raconte Djémilatou l’air heureuse. Djémilatou n’est pas seule à travailler dans le restaurant de Félicité. Une dizaine de filles, toutes déplacées internes apprennent aux côtés de Djamilatou «  Tout va vraiment bien. Je considère la promotrice du restaurant comme ma maman. Elle est très gentille avec nous », dit-elle.

 

L’apprentissage du métier de restaurateur pour ces filles déplacées interne est  une chance d’oublier le traumatisme vécu. Ce restaurant du bon samaritain est par ailleurs une occasion pour elles de sortir de la pauvreté selon Zalissa, la vingtaine. « Depuis que je suis ici, la tante ne me fait que du bien. Elle m’a adopté, on rigole parfois ensemble, je mange à ma faim, et je perçois mon salaire du mois. Une fois je me suis rendu au marché pour chercher des condiments. En cours de route je suis tombée  de ma monture et j’ai eu une blessure. C’est la tante qui m’a prise en charge à l’hôpital », témoigne-t-elle.

 

Ce restaurant de la seconde chance pour les déplacées internes est l’initiative de Félicité. L’objectif de cette promotrice est de permettre à ces jeunes filles d’apprendre un métier et de reconstruire leur vie. Les filles reçoivent  entre 20000 et 80000f  le mois. Mais, Félicité se dit être confrontée à une difficulté : le manque de soutien.  « L’action sociale me confie des cas sociaux mais elle ne m’a jamais tendu un rond pour me soutenir. Pourtant je verse un salaire à chaque personne que j’héberge ici », déplore-t-elle.

Malgré tout, Félicité nourrit l’ambition de mettre en place une fondation pour mieux aider les filles et femmes déplacées internes à travers des formations en activités génératrices de revenus.