C’est une pilule qui passe mal chez certains voyageurs. Après l’augmentation du prix du carburant au Burkina, des compagnies de transport ont répercuté cette hausse sur les tickets de transports. Jusqu’à 1000 F de plus pour certains trajets. Dans quelques gares de la capitale, des passagers ruminent leurs colères pendant que d’autres disent comprendre la situation.
Il est 10h05 minutes à Wemtenga, un quartier de la ville de Ouagadougou. Nous sommes à la gare de la Société de Transport Sana Rasmané (TSR). Cet endroit est animé de bruits des engins. Les causeries et les éclats de rire couvrent l’environnement. Certains sont en rang pour acheter leurs tickets pendant que d’autres se préparent à prendre place dans un car en partance pour Bobo-Dioulasso.
Emile Bationo, âgé de 46 ans, est en attente de son car qui démarre dans 20minutes, il semble être surpris du changement des prix de ticket. Habituellement, le ticket du trajet Ouaga-Ouahigouya est à 3000fr mais aujourd’hui, il coûte 3500 F CFA. 500 f d’augmentation. Emile dit avoir acheté le ticket à contre cœur car ce déplacement est vraiment important pour lui, sinon dans un autre contexte il aurait annulé son déplacement.
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Selon lui, c’est anormal que les compagnies de transport augmentent leurs tarifs à ce point juste parce que le litre de carburant a connu une hausse de 100f par litre. « Selon moi le gouvernement devait discuter avec les transporteurs pour trouver un consensus afin que le voyageur se sente à l’aise. Mais du coup comme ça, c’est nous qui subissons», affirme-t-il, avec un air triste.
Autre gare, même réalité
Quelques temps après, nous faisons un tour dans l’une des gares de la Société de Transport Aorema et Frère (STAF), à Dassasgho. Les entrées et sorties sont denses. Les uns et les autres se bousculent pour avoir accès aux tickets de transport vers diverses destinations.
Souleymane Kéré un passager, dit avoir remarqué que les prix de ticket de transport Ouagadougou -Tenkodogo ont connu une augmentation. Auparavant le ticket aller-retour coûtait 5000fr. Il lui faut désormais ajouter 1000F. Mais M. Kéré dit comprendre cette situation.
« Vu le contexte international avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine on était au moins sûrs que les prix des hydrocarbures allaient connaître une hausse » dit-il. Alors que Emile se plaint de cette augmentation du prix des tickets de transport qu’il juge disproportionnée et exagérée de la part des sociétés de transport, Souleymane lui, se veut réaliste.
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« Vu que le prix du carburant a augmenté, les transporteurs ne vont pas travailler à perte. Eux aussi vont chercher à combler le manque à gagner c’est sûrement ce qui justifie l’augmentation des prix de ticket », tente d’expliquer le passager en partance pour Tenkodogo.
Le gouvernement, le pompier en retard
Aïcha Kéré, 19 ans est étudiante en agronomie à Tenkodogo. La jeune fille s’offusque de cette augmentation. « Ils ont trop augmenté, ça nous cause trop de peines et je ne sais pas si nous pourrons encore voyager », soupire Aicha. La jeune fille plaide pour que l’Etat revienne sur sa décision afin de soulager les voyageurs.
L’augmentation des prix des tickets de transport a été décriée par plusieurs organisations des consommateurs. Dans un communiqué en date du 13 mai, le ministère en charge des transports a tenté un recadrage en fonction de la distance. Ainsi, pour un trajet inférieur ou égal à 200km, le gouvernement suggère une augmentation de 500 F. Pour plus de 200 km, un surplus de 1000 est admis.
Safiatou Zongnaba (Stagiaire)