Migration : des Burkinabè sauvés in extremis en haute mer au Cameroun
Des migrants burkinabè à la recherche de meilleures conditions de vie rapatriés à Ouagadougou.

Migration : des Burkinabè sauvés in extremis en haute mer au Cameroun

59 migrants burkinabè sont arrivés jeudi 12 septembre dans la capitale burkinabè, Ouagadougou. Accueillis au stade du 4 Aout, ils bénéficient d’une assistance alimentaire, médicale et psychologique. Parmi ces migrants rapatriés volontairement  cinq sont des mineurs.
 
 
Tigawendé Compaoré, migrant rapatrié de 19 ans, a quitté le Burkina pour rejoindre le Gabon, en passant par le Bénin. Il espérait de meilleures conditions de vie et de travail, lorsqu’il se lançait dans cette aventure. « Ici au Burkina, je n’ai pas de travail. Les métiers que j’exerçais ne me permettent pas de m’occuper de ma maman et du reste de ma famille. On me payait 15 000 F CFA. Avec cette somme, qu’est-ce qu’on peut construire de durable’’, raconte le jeune rapatrié.  Visiblement heureux de revenir au bercail, Tigawendé tient malgré tout à retourner au Gabon. ‘’Si dans quelques jours ou mois, je n’ai pas un emploi décent, je vais chercher à repartir, mais cette fois, peut-être en avion’’, dit-il. 
 
C’est du Benin, que la soixantaine de migrants burkinabè a entamé son périple. Ayant requis l’anonymat, l’un des migrants, relate, ‘’ Cela fait 17 ans que j’ai quitté le pays. J’ai fait 10 ans au Gabon, et 7 ans au Cameroun. Du Bénin, je voulais repartir au Gabon pour reprendre mon travail. Malheureusement, au lieu du bateau qu’on nous a promis, on s’est retrouvé dans une pirogue’’.
 
Dans la nuit du 29 au 30 juillet dernier, près d’Ebodje au large de Kribi au Cameroun, 117 personnes dont 59 Burkinabè, 32 Ghanéens, 26 Togolais à bord d’une pirogue se sont retrouvées bloquées en haute mer à la suite d’une panne sèche. ‘’ Nous sommes restés en mer, pendant 7 jours. Il n’y avait pas à manger. On servait un plat pour 10 personnes. On se soulageait dans la pirogue’’, raconte Tigawendé.
 
Alertés, les autorités burkinabè avec l’appui de l’Organisation internationale de la migration (OIM) ont dépêché une mission pour aider ces migrants. ‘’ Sur les 65 Burkinabè signalés, 59 ont acceptés de signer la fiche de retour volontaire dont cinq mineurs. Ils ont été confiés à l’action sociale’’, explique Pascal Ilboudo, gestionnaire du centre de transit de l’Organisation mondiale de la migration Burkina. L’OIM – Burkina compte veiller à la réinsertion économique et sociale de ces rapatriés volontaires. Héberger temporairement au stade du 4 aout à Ouagadougou, tous les migrants doivent rejoindre ce vendredi 13 septembre, leurs familles respectives.