Léo : « les boissons frelatées constituent un danger public pour les jeunes»
La proximité avec la frontière a favorisé le developpement de la fraude à Léo

Léo : « les boissons frelatées constituent un danger public pour les jeunes»

La pauvreté et le chômage des jeunes  sont à la base de la consommation des boissons frelatées et l’importation frauduleuse des certains biens de consommations à Léo, localité située à 15 km de la frontière avec le Ghana. Selon les autorités communales, la formation professionnelle des jeunes peut contribuer à réduire ces fléaux.

La ville de Léo traine une mauvaise réputation de consommation de l’alcool frelaté par les jeunes. Ce phénomène, les autorités communales et les acteurs de la société civile l’ont reconnu dans l’émission Ya’Débat du Studio Yafa. « Les boissons frelatées constituent un danger public à Léo et dans la province de la Sissili de façon générale (…) il suffit de se lever, à partir de la porte de la mairie, vous commencez à voir des étalages de boissons frelatées », constate avec amertume Mahama Sané Konaté membre du conseil provincial de la jeunesse. Le recours à ces boissons frelatées, constituent une échappatoire pour certains jeunes déscolarisés très tôt.

« La jeunesse de Léo est confrontée à un problème de manque d’emploi et de sous-emploi. Pour trouver un refuge, ils utilisent ces produits pour oublier leurs problèmes pendant au moins 30 minutes », souligne Konaté.

La fraude douanière aussi

 « J’ai arrêté parce qu’au début, je pensais que cela faisait oublier les pensées et à échapper à notre avenir parce que tu te dis que ça t’empêche de penser à nos problèmes. Mais quand tu consommes l’alcool et que tu reviens à la réalité, tu constates que le problème est pire qu’avant », avoue Razack Diasso, président de l’association Zemstaaba de Léo. Il a déjà fait l’expérience de la consommation de ces boissons frelatées. Le secrétaire général de la mairie de Léo Saidou Ouédraogo, reconnaissant l’existence du fléau, l’explique par l’euphorie, le mimétisme et l’immaturité des jeunes.

La pauvreté et le chômage conduisent aussi à l’expansion de la fraude. Plusieurs jeunes importent des produits depuis le Ghana dont la frontière avec le Burkina Faso est située à 15 km de Léo sans les déclarer à la douane. Les anciens fraudeurs et les responsables de la ville reconnaissent les conséquences sur l’économie au niveau local et national. Pour eux, le meilleur moyen de combattre la consommation des boissons réalités et la fraude réside dans la formation professionnelle des jeunes et la sensibilisation.

L’émission spéciale Ya’Débat à Léo sur les boissons frelatées et la fraude sera diffusée sur l’ensemble des radios partenaires à partir du samedi 9 novembre 2019.