G5 Sahel à Pau : ‘’Un langage de vérité’’ attendu par les jeunes
Les jeunes des pays du G5 Sahel attendent de leurs présidents

G5 Sahel à Pau : ‘’Un langage de vérité’’ attendu par les jeunes

Clarifier et formaliser leurs demandes à l’égard de la France pour sa présence militaire anti-terroriste au Sahel, c’est l’objet de l’invitation adressée aux chefs d’Etat du G5 Sahel par le président français Emmanuel Macron le 4 décembre. Une invitation aux allures de  ‘’convocation’’ pour des jeunes burkinabè. Ils appellent les présidents africains à saisir cette opportunité pour dire leurs vérités au président français.

 
Entre commentaires et analyses sur la toile, dans les grins de thé et autre lieux de regroupement, chacun y va de son appréciations de cette ‘’ convocation’’ du G5 Sahel à Pau. Si certains trouvent l’invitation ‘’ irrespectueuse’’ d’autres estiment qu’il s’agit d’une opportunité pour les chefs d’Etats.  Abdoulaye Bancé, sociologue espèrent que les cinq présidents seront animés de sagesse pour le bien-être de leurs populations. ‘’Aujourd’hui on ne peut que faire avec la France parce qu’on oublie parfois que des pays puissants comme l’Angleterre ont dit non à toute intervention en Afrique de l’Ouest.
 
“La France fait donc du business. Ainsi sans elle et sans assistance, c’est foutu pour les pays de G5 Sahel’’ affirme Bancé. Il propose donc aux chefs d’Etat de faire avec, car ce sera suicidaire de dire NON à la France. Sayouba Gandema attend des chefs d’Etats africains des propositions concrètes comme des équipements sophistiqués des forces de défense et de sécurité. ‘’ Je souhaite que les chefs d’Etat proposent à Emmanuel Macron de redéfinir la politique de sécurité pour lutter sérieusement contre le terrorisme, ou autrement que sa force Barkhane se retire du Sahel et laisse chaque Etat se débrouiller en tissant ses liens de coopération avec les  puissances qui feront leur affaire sans immixtion  de la France’’.
 
‘’La France a, près de 4500 hommes, des drones de reconnaissance, des avions de chasse, des chars de combat, des systèmes de renseignements satellitaires, des hélicoptères de combats dans les zones sahéliennes’’ rappelle Awa Sanogo, juriste de formation. Mais dit-elle ‘’ avec tout ça ils sont incapables de donner une dynamique à la lutte contre le terrorisme dans le Sahel’’. Elle espère comme Abdoulaye que la sagesse guidera les présidents du G5 dans leurs propositions.  Afize Ouédraogo, entrepreneur propose ‘’Soit, de refuser l’accompagnement de la France, soit d’accepter mais aux propres conditions des pays africains tout en reconstruisant leurs armées’’
 
                                                                                                                ‘’ Une bonne concertation avant d’y aller sera la meilleure’’
 
Seydou Ouédraogo, jeune commerçant dit être perplexe quant à la sincérité entre les 5 chefs d’Etat. Selon lui ‘’ Une bonne concertation au préalable pour arrêter une décision commune peut constituer une force pour parler d’une même voix’’.  Farida Tiemtoré est aussi du même avis. Mais elle craint les difficultés qui pourraient naitre d’une concertation entre les pays du G5 Sahel au regard des intérêts particuliers.

La rencontre entre le président français et les pays du G5 Sahel est prévue le 16 décembre prochain à Pau, ville française qui abrite le 5ème Régiment des hélicoptères de combat. Elle intervient alors que la présence de la force française Barkhane pour combattre les Jihadistes dans le Sahel fait face à un rejet grandissant chez les habitants du Burkina et du Mali entre autres.