Télénovelas : ‘’les jeunes africains ont d’autres priorités’’
Les invités de Ya'Débat encouragent les productions de contenus locaux

Télénovelas : ‘’les jeunes africains ont d’autres priorités’’

Les horaires de diffusion des télénovelas devraient subir un changement et les chaines cryptées depuis le 1er février selon une décision du  Conseil supérieur de la communication (CSC) datée du 28 janvier. Mais jusque-là les jeunes continuent de suivre leurs télénovelas sans changement notoire. Que pensent des jeunes de cette mesure? La question était au centre de l’émission Ya’Débat de ce 07 février. Si certains disent tirer des enseignements de ces programmes, d’autres par contre invitent le CSC à appliquer les mesures annoncées. Pour ces derniers les télénovelas ont des effets néfastes sur les jeunes.
 
Les jeunes burkinabè n’ont pas le même regard sur les télénovelas. Les feuilletons brésiliens, mexicains et colombiens, etc. plongent certains jeunes dans un monde imaginaire. ‘’ De nombreux jeunes sont aujourd’hui accros aux télénovelas. Une sorte d’addiction qui à mon sens leur empêche de faire le discernement entre la réalité et le rêve’’ déplore Farida Thiombiano, étudiante en communication. Pourtant Adiza Compaoré juriste de formation voit la mesure de régulation du CSC d’un mauvais œil. 

Pour la jeune juriste les séries télévisées sont une forme de distraction pour les jeunes qui ne fréquentent pas  les boites de nuit, les maquis autres lieux de réjouissance. Il ne faut toutefois pas confondre la distraction à l’occupation précise Adiza en réponse à la jeune Farida qui estime que les télénovelas détournent les jeunes africains de leurs occupations réelles. ‘’ Je suis une accro des télénovelas, mais j’ai pu poursuivre mes études jusqu’à un niveau supérieur. C’est dire que les télénovelas ne peuvent pas avoir d’impacts sur l’intellectuel des jeunes’’ mentionne Adissa Compaoré.

Les pays africains comme le Burkina Faso font face à de nombreux défis et d’enjeux qui doivent plus préoccupés les jeunes que les télénovelas selon Pazouman Jean-Baptiste Ouédraogo, président de la fédération nationale du cinéma et de l’audiovisuel du Burkina. ‘’ Il faut certes du divertissement dans les contenus mais ils doivent être éducatif. C’est généralement ce qui manque dans les films africains. Le téléspectateur a besoin s’évader, de vivre de nouvelle aventure ou de retrouver son personnage dans un film’’, dit-il.
 
Remplacer les télénovelas oui, mais par quoi ?

Les invités de Ya’Débat estiment que les jeunes burkinabè peuvent bien se passer des télénovelas au profit des contenus locaux. Pour ne pas créer un vide en « censurant les télénovelas sur les chaines de télés locales » une étude approfondie sur les types de contenus et scenarii afin de produire des films adaptés au contexte des jeunes africains s’impose. ‘’ Il faut faire une étude d’impact des contenus avec une segmentation du public par âge’’ avance le jeune réalisateur Pazoukman Ouédraogo.

Les résultats de cette étude permettront de savoir l’impact que les novelas ont sur les jeunes. Les résultats de cette étude  permettront aux cinéastes de de réfléchir à de contenus pertinents pour le public et pourquoi pas concurrencer les télénovelas venus d’ailleurs.
Sauf que pour Adissa Compaoré ‘’ les contenus africains n’ont pas la même attraction que les télénovelas d’ailleurs’’. Elle se dit accro de « suspens » et de « sensationnel ».
 
L’émission Ya’Débat sera diffusée à partir du samedi 08 février 2020 sur l’ensemble des radios partenaires du Studio Yafa.