Koudougou : des jeunes vacanciers dans l’industrie du textile
Une jeune vacancière en pleine séance de tissage

Koudougou : des jeunes vacanciers dans l’industrie du textile

A Koudougou dans la région du Centre-Ouest, des étudiants et élèves passent les vacances dans une unité semi industrielle de mode. Chez le créateur François 1er, une dizaine de jeunes sont affectés à différents postes. Ils disent vouloir s’occuper utilement, apprendre un métier et se faire de l’argent de poche en attendant la reprise.

A la réception de l’unité semi industrielle de François 1er au quartier Burkina de Koudougou, il y a Franck Abel Gamboné, 22 ans. Sous des hangars, le bruit des métiers à tisser se mêle à ceux des machines à coudre. La cour grouille de monde, notamment des jeunes. Chaque employé est à la tâche. Le chef d’orchestre, François 1er, passe de temps en temps et inspecte le travail.

C’est dans cet environnement que Franck Abel Gamboné, étudiant en première année en Sciences de la vie de la terre passe ses vacances. Là, il dit se sentir plus utile. Il reçoit les visiteurs, les oriente, fait les factures et livre les commandes. « Il faut trouver quelque chose à faire de ses 10 doigts, en plus des études. En étant ici, je gagne mon argent de poche. Au début, ce sont mes parents qui m’envoyaient l’argent, mais depuis février, je suis autonome financièrement », explique-t-il.

Plus jeune, Nafissatou Zongo, 16 ans, a elle aussi commencé à fréquenter le centre depuis la fermeture des salles de classes à cause de la Covid-19. « Au début ce n’était pas facile, j’ai même voulu abandonner », concède la jeune fille qui dit maintenant savoir utiliser les machines à coudre.

Contrairement à ses aînés, Nafissatou a décidé de cumuler ses gains mensuels. Elle a un objectif. « C’est avec cet argent que je compte payer ma scolarité », dit-elle avec une certaine fierté.  Une dizaine d’étudiants travaillent aux côtés du créateur de mode François 1er. Tous ne sont pas dans la couture. Dans cette industrie semi industrielle spécialisée dans la confection de tenues à base de coton local, le chef des lieux a orienté ses jeunes collaborateurs à différents postes.

 

« C’est un devoir pour moi le faire »

David Bako, 22 ans, étudiant en finance comptabilité à l’université est en pleine séance d’emballage de cache-nez commandés dans le cadre de la riposte de la pandémie à Coronavirus. Il y a quelques mois, il était aussi là pour un stage. « J’ai fait un stage de trois mois et j’ai rédigé un rapport portant sur la thématique du processus de calcul de coût (…) Quand on va à l’école, on doit comprendre que dans la vie, il faut être polyvalent, se rendre utile », soutient David.

Pour l’étudiant en histoire et archéologie, Boureima Ki, 27 ans, l’immersion pendant ces vacances permet surtout de savoir que le métier du textile et de l’habillement a beaucoup de branches, des opportunités d’emplois pour les jeunes.

Quant à François 1er, offrir une opportunité aux jeunes vacanciers est juste une continuité de ce qu’il faisait ailleurs. « En France, en tant que chef d’entreprise dans l’industrie du textile, je recevais des étudiants, soit pour des études, soit pour des jobs vacances », rappelle-t-il. Revenu dans son pays et sa province d’origine, il estime que c’est un devoir de tendre la perche aux plus jeunes.