Elections au Burkina : la guerre des affiches entre partis politiques
— Les différents candidats se livrent une bataille de communication

Elections au Burkina : la guerre des affiches entre partis politiques

Les partis politiques se livrent à une guerre par affiches interposées en cette période de campagne électorale. Des affiches de candidats et/ou de partis politiques sont arrachées, collées les uns sur les autres, déchirées ou remplacées par celles d’autres partis dans la ville de Ouagadougou. 

 

Sur sa moto, Ousmane Ouédraogo, 24 ans, a chargé plusieurs lots d’affiches de son parti Nouveau temps pour la démocratie ( NTD) – en lice aux législatives- à l’arrière de son engin. Le jeune homme s’apprête encore à sillonner la capitale burkinabè pour placarder de nouvelles affiches de son parti et à recoller celles déchirer ou arracher. « Nous avons collé nos affiches sur les lieux stratégiques dès l’ouverture de la campagne mais deux jours après, on a constaté qu’un grand nombre n’existait plus », se désole le jeune militant. A certains emplacements, des affiches à l’effigie des candidats à la présidentielle et aux législatives ont soit les yeux crevés, ou sont recouvertes d’annotations ou d’autres affiches. 

A Ouagadougou et à Ouahigouya, le Mouvement Servir et non se servir (SENS)l dit avoir fait les frais du sabotage des affiches. Selon Idrissa Barry, directeur nationale en charge de la communication de la campagne du mouvement SENS, des individus ont nuitamment arraché leurs différentes affiches dans les endroits stratégiques de la ville « Soit ils arrachent, soit ils collent sur les nôtres », raconte-t-il amer. Un acte qu’Idrissa Barry qualifie d’incivique. Il y voit la main des  »grands » partis qui confectionnent généralement de grosses quantités d’affiches. « C’est eux qui ont beaucoup d’affiches et ils ne savent pas où les mettre », précise Idrissa.

Les individus qui s’adonnent à la destruction des affiches sont soit animés de mauvaises foi ou expriment leur colère vis-à-vis d’un parti ou d’un candidat  regrette David Tapsoba, directeur adjoint chargé à la communication de l’ADF-RDA. Il n’occulte pas l’hypothèse d’une campagne de sabotage des partis politiques concurrents. « Nous avons été clairs avec nos militants de ne pas arracher les affiches d’autres partis. Le plus important pour nous est de promouvoir notre politique de gouvernance et donner libre cours aux électeurs de nous voter », affirme-t-il.

La signature du code de bonne conduite par les partis politiques ne devrait pas se limiter au discours mais aussi se traduire dans actes des militants, rappelle Idrissa Barry.