Elections 2020 : des jeunes assurent la sécurité de leurs partis dans le Sahel
Dans le Sahel, les militants restent vigilants face au défi sécuritaire

Elections 2020 : des jeunes assurent la sécurité de leurs partis dans le Sahel

La région du Sahel, partie Nord du Burkina Faso, vit au rythme de la campagne électorale tendue depuis l’assassinat le 8 novembre 2020 du chauffeur d’un député sur l’axe Dori-Gorom-Gorom. En cette période de campagne électorale, certains partis politiques ont pris des mesures pour assurer la sécurité pendant la campagne électorale.

C’est jour de meeting ce jour pour le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) section de Gorom-Gorom. Des militants regroupés sous une tente attendent le début du meeting. Mais un seul fait taraude les esprits, l’insécurité, dans une région où les grands regroupements sont déconseillés. La vigilance est donc de mise pendant ces rencontres électorales. A Gorom-Gorom, c’est par la surveillance que des jeunes militants ont démasqué un individu suspect lors d’une rencontre de campagne.

« C’est un monsieur qui s’est déguisé en femme, finalement les jeunes qu’on avait recrutés bien avant la campagne d’hier l’ont vu beaucoup rodé autour (…) Il a fait des va et vient, il était suspect, les jeunes l’ont suspecté ils ont donné l’alerte et facilement bon, on a mis la main sur lui, bon, si c’était quelqu’un qui venait pour espionner ou miner l’endroit », raconte Amadou Zounogo Sawadogo, membre de la commission sécurité du MPP Gorom-Gorom. Pour des raisons de sécurité et de stratégie, le parti tient secret les programmations de ses meetings. Un réseau informel est mis en place à travers les 82 villages et les 5 secteurs de la commune de Gorom-Gorom.

Au sein de ce système, des sentinelles jouent le rôle de relais de communication afin de sécuriser les activités de campagne selon Zounogo : « C’est des choses sur lesquelles nous avons réfléchi bien avant la campagne, il y’a trois ou quatre mois de cela. On s’est organisé, il y’a des responsables à la sécurité, ensemble on a mis un système de relais d’alerte d’informations, et ces relais c’est dans tous les villages de la commune de Gorom-Gorom. Lorsqu’on a une activité, on a des sentinelles qu’on a mis en place, on prépare déjà on tape le terrain pendant une journée deux jours en avance et on envoi les sentinelles pour observer des mouvements suspects ». 

A Dori, l’Union pour le progrès et le changement Union pour le changement et le progrès (UPC) veille également au grain. Avec l’appui d’hommes de tenue à la retraite le parti du lion met l’accent sur l’information et la sensibilisation.

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Toutes les éventualités sont à envisager, selon le directeur régional de campagne de l’UPC dans le Sahel, Amadou Diemdoda Dicko : « Nous allons essayer d’aller partout où c’est possible nous allons y aller. Mais on ne sait pas quand est ce que ces gens là vont réagir contre nous, ou contre x ou y. Tout est possible. A tout moment aujourd’hui, ils peuvent même à l’heure où nous sommes là, un infiltrer peut venir jeter quelque chose ici. Nous avons une commission sécurité qui est chargée justement de regarder les espaces, et de nous renseigner sur les mouvements. Mais l’autre sécurité, c’est l‘information portée aux militants qui doivent dans leur déplacement faire beaucoup attention à ce qu’il rencontre, à ce qu’ils voient, et savoir choisir les moments de leur déplacement ».

Dans les « grins» de thé, la vigilance est également de rigueur selon des jeunes de Dori car personne ne sait où le danger peut surgir. La campagne électorale se poursuit jusqu’au 20 novembre prochain. Les partis politiques poursuivent leurs activités de campagne dans le Sahel malgré la situation sécuritaire difficile dans la région.