FasoVeil: Un projet de construction d’un dialogue ouvert entre l’État et la société civile
Photo de famille des premiers acteurs de Faso Veille

FasoVeil: Un projet de construction d’un dialogue ouvert entre l’État et la société civile

La phase opérationnelle du projet FAciliter la Redevabilité et la VEILLE citoyenne avec la SOciété civile (FasoVeil) est officiellement lancée. C’était ce 25 avril 2023 à Ouagadougou. Le projet est piloté par la Fondation Hirondelle et le Laboratoire Citoyennetés. L’objectif est de favoriser la construction d’un dialogue ouvert, critique et efficace entre l’État et la société civile.

Pendant quatre ans, sept organisations non gouvernementales (OSC) travailleront sur sept thématiques prioritaires. Il s’agit de la lutte contre la corruption, les réformes politiques nationales, la décentralisation et la gouvernance locale, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la gouvernance des ressources minières, la gouvernance du secteur de la sécurité et la réconciliation nationale et la cohésion sociale. Le projet est piloté le Laboratoire citoyennetés et la Fondation Hirondelle.

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Ce cadre de dialogue, de critique entre l’État et la société civile vise à soutenir des dynamiques de veille citoyenne et de plaidoyer et encourager les processus de reddition des comptes en lien avec les politiques de développement.

Raogo Antoine Sawadogo, Président de Laboratoire citoyennetés

La première phase financée à hauteur de 5,500 milliards de F CFA, sera mise à profit par FasoVeil pour être « un baromètre de la gouvernance en pointant les insuffisances constatées et en soutenant vaillamment les initiatives prometteuses, FasoVeil se veut une force de mobilisation sociale« , a déclaré Raogo Antoine Sawadogo, Président de Laboratoire citoyennetés.

« Veiller » est la chose la plus difficile mais aussi la plus importante à faire

Il sera repris par le secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) Sagado Nacanabo qui a, au nom des partenaires, estimé que « veiller » est la chose la plus difficile mais aussi la plus importante à faire. A l’en croire, même si l’on n’est pas engagé militairement sur le front sécuritaire, ce n’est pas pour autant que l’on doit se contenter de manger et dormir.

C’est le Premier ministre qui a présidé le lancement de la phase opérationnelle de FasoVeil. Par la voix de son directeur de cabinet, Me Apollinaire Kyelem de Tambela a invité les médias et les Organisation de la société civile à « développer une collaboration fructueuse avec les différentes institution et services publics afin de non seulement de disposer de données fiables pour vos différents exercices de suivi citoyen, mais aussi pour des informations de qualité ».

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Un panel a également marqué cette cérémonie de lancement. Saibou Traoré, directeur général adjoint de l’Aménagement du Territoire, chargé des libertés publiques et des affaires politiques a communiqué sur sur l’impact des mesures sécuritaires (état d’urgence, décret sur la mobilisation générale et la mise en garde, etc.) sur les libertés individuelles et collectives. Selon lui, le journaliste doit tenir compte du contexte pour donner l’information. Il doit rester professionnel, évitant de faire l’apologie du terrorisme. Pour lui, le comportement du journaliste en temps ordinaire ne doit pas être le même dans une situation extraordinaire.

Les panelistes

Hyacinthe Sanou, émet une réserve avec une telle analyse. Journaliste et rédacteur en chef du Studio Yafa, il a développé la thématique « Médias et protection des droits humains: quelles postures dans un contexte de fragilité pour la stabilisation du territoire ?« . Il a fait remarquer que le journaliste a même modifié son comportement, marchant quelques fois sur certains principes, comme l’équilibre de l’information. Le rédacteur en chef du Studio Yafa a regretté qu’il y ait une sorte d’épée de Damoclès qui plane sur les médias.

Il a aussi expliqué qu’ « on a demandé aux premières heures de ne pas démoraliser les troupes», ensuite il y a ce concept de l’apologie du terrorisme. Et le Code pénal a même été modifié dont l’application stricte par les journalistes se résume à ne rien dire, rien écrire, ne rien montrer…

Hermann Doanio, le troisième panéliste a développé la thématique, Société civile et actions du pouvoir public: quelle collaboration pour une meilleure contribution à la stabilisation des territoires.

Boureima Dembélé