Burkina : cinq choses à savoir sur Roch Marc Christian Kaboré
M. Kaboré a promis plus de résultats dans la lutte contre les groupes jihadistes,

Burkina : cinq choses à savoir sur Roch Marc Christian Kaboré

 

Roch Marc Christian Kaboré, 63 ans, est réélu président du Burkina Faso au premier tour avec 57,87%, selon les résultats provisoires proclamés ce jeudi par la Commission électorale nationale indépendante. Ces chiffres doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel. Des partis de l’opposition contestent la régularité de l’élection émaillée selon eux de fraudes. Voici ce qu’il faut savoir sur Roch Marc Christian Kaboré.

 

 Fils de bonne famille

Le président du Faso est né dans une famille aisée. Son père Charles Bila Kaboré, décédé le 27 octobre 2020 à 90 ans, a été entre autres, ancien vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ancien ministre des finances, ancien ministre de la santé, conseiller financier et secrétaire général de la présidence du Faso. Roch Marc Kaboré est lui-même marié et père de trois enfants.

DG à 27 ans

A l’âge de 27 ans Roch Kaboré qui vient à peine de terminer ses études en Sciences économiques à l’université de Dijon en en France, occupe de hautes fonctions. Il est nommé directeur général de la banque internationale voltaïque, qui deviendra plus tard banque internationale du Burkina. Il quitte ses fonctions  en 1989 après 5 ans, pour rejoindre le gouvernement.

 Panoplie de postes sous l’ère Compaoré

Roch Kaboré a été tour à tour, ministre des transports, ministre chargé de la coordination de l’action gouvernementale, ministre des finances et du plan, ministre chargé des Relations avec les institutions, Premier ministre.
A côté des portefeuilles ministériels, il est élu plusieurs fois  député, avant de devenir président de l’assemblée nationale. Après la grave crise de 1998 consécutive à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, il est désigné en 1999 pour être le Secrétaire exécutif national du CDP, le parti au pouvoir de l’époque.

Homme des revirements

Homme aux idéaux de gauche revendiqués à ses débuts en politique, il opère un revirement après l’assassinat du président Thomas Sankara. Alors que des dizaines de cadres révolutionnaires sont traqués, notamment ceux de son parti l’Union de lutte communiste reconstruite (ULC-R). Il signe avec trois autres membres du bureau politique du mouvement, une lettre d’allégeance au nouveau chef de l’Etat. Il restera fidèle à Blaise Compaoré 27 ans durant.

En février 2010, il affirme que l’article 37 qui limite les mandats présidentiels est antidémocratique. Pourtant moins de 4 ans après, il bascule dans l’opposition pour combattre Blaise Compaoré qui veut modifier cet article. Roch Kaboré fera plus tard son mea-culpa.

Homme de consensus ou sans poigne ?

Roch Kaboré est présenté comme un homme affable, un homme de consensus. Il n’est pas un va-t’en guerre comme certains de ses compagnons politiques. Une qualité relativisée par ses détracteurs pour qui, il est un homme sans poigne et laxiste. « Ce n’est pas vrai du tout. Il n’aime pas serrer les gens, c’est vrai, mais il exige le travail bien fait », témoigne Clément Sawadogo compagnon politique de longue date de l’homme.