Incivisme sur les routes : « Ça veut dire que le contrôle a échoué »
Les invités de Ya'Débat recommandent l'implication de tous à la sensibilisation sur le code de la route

Incivisme sur les routes : « Ça veut dire que le contrôle a échoué »

6 morts et 14 blessés. C’est le triste bilan de l’explosion d’un car de transport le 27 novembre 2020 à la sortie Ouest de Ouagadougou. Le véhicule transportait des bonbonnes de gaz. Conséquence une fois de plus de l’incivisme routier. Malgré les sensibilisations, le phénomène a la peau dure. Cette semaine, studio Yafa a posé le débat. A qui la faute ? Que Faire ? Les invités de l’émission hebdomadaire situent les responsabilités dans les drames à répétition sur les routes.

Un car de transport qui embarque des bonbonnes de gaz chargées. Puis le drame qui survient. Yiyé Constant Bazié est formel : quelqu’un n’a pas fait son travail, puisque le véhicule a quitté la capitale. « Il y a forcément des manquements à quelque part. Quelque part, quelqu’un ne s’est pas assumé. Ça veut dire que le contrôle a échoué », constate le conseiller municipal et par ailleurs activiste pour la promotion de la sécurité routière. Adama Pamtaba, directeur de communication de la Police municipale de la ville de Ouagadougou ne conteste pas. Il reconnait qu’il y a eu du laxisme à un certain niveau. « C’est évident que quelqu’un n’a pas fait son travail (…) on ne peut pas avoir la licence de transport en commun et pratiquer le transport de produits dangereux comme le gaz. Si cela arrive, c’est que dans la chaîne de traitement, quelqu’un n’a pas joué son rôle », concède-t-il.

L’animateur du débat ne se contente pas de sa réponse. Qui n’a pas fait son travail? La police municipale n’est-elle pas fautive? lance-t-il. Le chargé de communication de la police municipale dédouane son institution sur le plateau du débat. Selon lui, les prérogatives de son institution ne sont pas étendues. « Les compétences de la police municipale sont limitées. Le policier municipal ne peut par exemple pas fouiller le coffre d’un véhicule, c’est un travail d’Officier de police judiciaire. Il peut juste faire le constat visuel ou la palpation », explique l’invité. « Je le comprends même si je ne suis pas d’accord », revient Yiyé Constant Bazié qui note la nécessité de « remettre l’usager au centre du problème qu’il crée ».

Nina Samé, cheffe de la promotion de la sécurité routière à l’Office nationale pour la sécurité routière (ONASER) précise effectivement que l’usager de la route est le principal responsable des accidents. Elle énumère entre autres la vitesse, la méconnaissance du code la route, la surcharge, l’utilisation du téléphone et le transport mixte. Tout cela a un dénominateur commun : la méconnaissance du code de la route. L’activiste pour la promotion de la sécurité routière, Yiyé Constant Bazié estime pour sa part que la méconnaissance du code de la route ne saurait être la principale cause des accidents de la circulation. Il indexe la mauvaise foi des usagers. Il faut donc sévir, propose-t-il. Autour de la table du débat, les invités s’accordent sur cet aspect : au-delà de la sensibilisation, il y a lieu de bander les muscles vis-à-vis des contrevenants aux règles de la circulation.

« C’est vrai qu’il faut réprimer. Mais il faut aussi intensifier les actions de communication, de sensibilisation et de formation sur la sécurité routière. La majorité des usagers se comporte mal parce qu’elle ignore le danger auquel elle s’expose. C’est une lutte de longue haleine », penche pour sa part Nina Samé. En la matière, Adama Pamtaba explique qu’une police des écoles a été créée au sein de la police municipale de Ouagadougou. Elle a pour mission de participer à la sensibilisation des élèves à la sécurité routière.

Retrouvez l’intégralité du débat ce samedi à partir de 10h00 sur l’ensemble de nos radios partenaires.