Circulation routière : angoisses et contraventions pour les propriétaires des motos scooter

Circulation routière : angoisses et contraventions pour les propriétaires des motos scooter

De plus en plus des motos scooter dans les artères de la ville de Ouagadougou et dans les grands centres urbains du Burkina. C’est la moto du moment. Selon les utilisateurs, elle est facile à conduire et confortable. Mais tout n’est pas rose sur les routes. Entre chaussées et pistes cyclables, les détenteurs de ces engins sont souvent perdus sur le bitume.

Aïda Dao a toujours aimé les motos de type scooter. Il n’y a pas longtemps, elle a été heureuse propriétaire d’une Soul GT, avec un cylindré de 125 cm3. Sur la piste cyclable, au guidon de son engin, la jeune dame se fait interpeller par un agent de police en charge de la circulation routière.

« J’ai circulé sur la petite voie (piste cyclable, ndlr), ils m’ont dit que je ne suis pas autorisée à circuler sur la petite voie et que je devrais être sur la grande voie. Ils m’ont remis un bout de papier comme contravention », explique Aïda juchée sur sa monture.

Aïda Dao dit ne pas comprendre pourquoi elle a été verbalisée

La jeune dame n’est pas la seule à avoir vécu pareille situation avec sa scooter. Seydou Ouédraogo a aussi sa mésaventure. Sur un scooter Aerox de cylindrée 155 cm3, il a lui aussi été interpellé pour avoir emprunter la piste cyclable.

« On m’a arrêté pour non-respect de la piste cyclable. Souvent il y a certains policiers qui nous arrêtent mais très souvent il y a d’autres aussi qui nous laissent passer. C’est une situation un peu confuse donc on ne sait pas si c’est vraiment interdit ou pas de rouler là-bas. », nous confie l’usager, tout confus.

Du vide juridique à la confusion

Au Burkina Faso, un décret en date du 12 aout 2003 fixe les règles de circulation de ces engins. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’important n’est pas le type de moto mais la cylindrée. Tout scooter n’est pas habilité à circuler sur la chaussée explique Yabré Belem, commissaire de police et chef de service régional de la circulation et de la sécurité routière du centre.

Le Commissaire de police Yabré Belem

« Il y a plusieurs types de scooter. Certains scooters comme les MIO, vous verrez que sur le flanc, c’est marqué 125 cm3. Cela signifie que la cylindrée est de 125 cm3. Or selon le décret, toute cylindrée inférieure ou égale à 125 cm3 doit obligatoirement rouler sur la piste ou la bande cyclable si elle existe. En ce moment si vous circulez sur la chaussée on va vous interpeller pour non-respect des pistes cyclables », explique le commissaire de police.

Il poursuit en précisant que pour les engins dont la cylindrée est supérieure à 125 cm3, la loi ne se prononce pas sur cette catégorie. « Donc ce type d’engin peut rouler soit sur la chaussée soit sur la piste cyclable. C’est le cas des scooters Aerox de cylindrée 155cm3″ poursuit le commissaire Yabré Belem.

Méconnaissance des textes et du volume de la cylindrée

Malgré l’existence des textes, des usagers comme Seydou Ouedraogo continuent de se faire interpeller pour avoir emprunter la piste cyclable. Ces faits peuvent s’expliquer par la méconnaissance des textes par certains agents de police avoue le commissaire Yabré Belem. Cependant, il rassure qu’au niveau de la police nationale, des mesures sont aussi prises pour éviter ces cas.

Choisir où rouler est souvent un choix difficile pour les utilisateurs des scooter

« Cela peut arriver sur le territoire national surtout qu’il y a plusieurs forces qui font ce genre de contrôle là. Nous menons des actions à sensibiliser les éléments si non depuis fort longtemps à notre niveau, les éléments n’interpellent plus » fait-il savoir. Mais encore faut-il que l’usager soit suffisamment informé sur le volume de la cylindrée de son propre engin.

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« C’est quoi ça ? je ne connais pas woh » la réponse de Laeticia une détentrice de scooter MIO à la question de connaitre le volume de la cylindrée de sa motocyclette. Ce qui peut sans doute expliquer, parfois, le non-respect des pistes cyclables par certains usagers de la route. Dans la réalité de nombreux usagers ignorent le volume de la cylindrée de leurs engins à deux roues et par la même occasion des textes qui encadrent la circulation routière.

En attendant, il appartient aux usagers de prendre connaissance des caractéristiques et la cylindrée de leurs engins, insiste le commissaire Belem. Il préconise également d’aller à l’information sur la réglementation en matière de circulation routière pour éviter des situations malencontreuses.

Béninwendé Nikiéma (Collaborateur )