Ces décoctions dites aphrodisiaques qui séduisent des jeunes
des boissons dites aphrodisiaques sont prisées par des jeunes

Ces décoctions dites aphrodisiaques qui séduisent des jeunes

Augmenter ses performances sexuelles. Une idée qui hante de nombreux jeunes. Ils ne se fixent pas de limites. Dans la capitale burkinabè, parmi les clients de ces infusions qui auraient des vertus aphrodisiaques, il y a de plus en plus de jeunes. Selon des spécialistes de la santé, ces décoctions peuvent à la longue, affecter le bon fonctionnement des reins et du foie.

Le soleil tombe sur Ouagadougou. Il est 18h30 à Zogona, un quartier populaire de la capitale. Pascal, achève une journée de travail, et ferme son atelier de mécanique à deux roues. Avant de regagner son domicile, un passage obligé. Chez Dao. Ce dernier est gérant d’un café-restaurant, mais c’est tout autre chose qui amène Pascal : une infusion de racine mélangé à de la liqueur.

« (…) le soir tu es fatiguée à l’issue du travail, tu n’as pas d’inspiration mais dès que tu lances ça, à partir du matin entre 3h et 4 ça commence à se réveiller (…) souvent même je n’ai pas besoin de descendre, quand je travail, je fais un roukaskas, je vais lancer un et je reviens poursuivre mon travail », explique avec conviction le jeune mécanicien. Prendre un verre d’infusion de racines aux prétendues vertus aphrodisiaques est devenu une habitude pour de nombreux jeunes à Ouagadougou. Dans ce maquis restau situé aux 1200 logements de Ouagadougou, Benzo la joie est aussi un habitué de ces décoctions dont il vante la qualité.

« Le gbêlê (Ndlr. Koutoukou, liqueur locale ivoirienne) en réalité est un bon remède. Ça permet d’activer de l’autre côté, au lit quoi. La puissance et même le coup. Quelqu’un qui tape un et demi, s’il prend ça peut-être qu’il peut taper jusqu’à trois, ça c’est un record pour lui », explique le jeune client. La demande est de plus en plus forte. Sentant l’opportunité, certains café-restau ont diversifié leurs menus. Dans ce café visité au quartier Dagnoën, les infusions ravissent la vedette aux autres boissons. Mais Anne Paré, la gérante elle-même ne semble pas croire aux vertus aphrodisiaques des décoctions.

« Beaucoup de jeunes s’intéressent par exemple aux infusions qu’on appelle 4h du matin. Les jeunes pour la plupart voient en cette infusion-là, un remontant pour être fort sexuellement. Par contre quand nous proposons les infusons, c’est juste pour traiter les hémorroïdes. Du coup ils ont leur infusion qu’ils boivent, guérissent des hémorroïdes sans savoir, ils se sentent forts et voilà », raconte Anne.

Tout ceci n’est pas sans danger. Selon Germain Nikiéma, infirmier d’Etat au CSPS de Song Naaba, ces infusions dites aphrodisiaques peuvent à long terme, affecter le bon fonctionnement des reins. « Au niveau des reins, ça peut créer des problèmes, conduire même à l’insuffisance rénale. Ce ne sont pas des racines mélangées à de la liqueur, c’est de la liqueur. Il n’y a pas de dosage. Quand on en consomme, ça peut jouer sur le foie également. Aux clients de prendre conscience », prévient l’agent de santé.
Bien que conscient des problèmes de santé liés à la consommation de ces infusions dites aphrodisiaques, des jeunes à l’image de Pascal et de Benzo la joie, continuent à s’en délecter. Pour eux, rien de plus important qu’une nuit de sexe torride