Déception amoureuse : le « goumin », quand l’amour n’est pas toujours rose
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Déception amoureuse : le « goumin », quand l’amour n’est pas toujours rose

Ah, l’amour ! Quel sentiment merveilleux qui nous fait voir la vie en rose et nous transporte dans un monde de rêve ! On aimerait que ça dure toujours, que ça soit unique et magique. Mais hélas, l’amour a aussi ses lois, ses pièges et ses déceptions. Des jeunes en témoignent.

Quand elle avait la vingtaine, Valérie, pensait vivre l’amour parfait avec son chéri de longue date. Au début, elle se sentait pousser des ailes et des papillons dans le ventre. La jeune fille était convaincue d’avoir trouvé la perle rare, le prince charmant. Ce que Valérie n’avait pas pris en compte, c’est que souvent, le premier amour est rarement le dernier.

Alors qu’elle filait le parfait amour avec celui qu’il considérait comme sa moitié, en 2018, elle reçoit un coup de massue : il lui annonce qu’il veut rompre. Sans explication, sans préavis, sans pitié. « Il a coupé tout contact avec moi. Je n’avais plus de ses nouvelles. Je l’appelais, il ne répondait pas. Je lui envoyais des messages, il ne les lisait pas. Je passais par ses amis pour avoir de ses nouvelles, mais rien à faire. Il était devenu un fantôme ».

Le goumin de Valérie

Valérie est frappée de plein fouet par un lourd et violent goumin, l’a plongeant dans la souffrance et la tristesse. « Chaque nuit quand je rentrais chez moi, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Pour oublier cette déception, je sortais faire la fête avec des amis mais c’était peine perdue. J’avais beau boire et danser, je ne pensais qu’à lui. Couper les ponts du jour au lendemain ça a été vraiment pénible. J’ai souffert souvent même je parlais seule, je me disais que j’allais devenir folle », raconte-t-elle avec beaucoup d’amertume. Une trahison, un abandon que la jeune fille a eu du mal à comprendre. Elle pensait ne plus trouver quelqu’un comme lui.

La peur d’aimer à nouveau

Youmali Tombiano a fait face à sa première déception amoureuse alors qu’il était en classe d’examen. Il a dû gérer à la fois la rupture et le stress des épreuves. « Il faut dire déjà que pour la première fois ça a été fracassant parce que tout reposait sur cette fille. On avait plein de projets ensemble, on devait se marier et avoir des enfants. Et puis elle est venue tout gâcher en me quittant pour un autre », soupire-t-il.

Pire, cette rupture douloureuse lui a ôté toute envie de tomber amoureux à nouveau. Pour cela, Youmali a tenté beaucoup de chose : « Ça a été dur parce qu’il fallait affronter ça et puis l’examen qui était là. J’ai beaucoup joué au ballon hein !!! Je traînais avec mes potes, je bossais aussi beaucoup pour oublier. Pour ne pas penser à elle, j’écoutais de la musique. Mais tu sais quand tu vis ça, tu n’as plus envie de recommencer parce que tu te dis que c’est les mêmes choses qui vont arriver encore ».

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Bibata Dicko, a connu son premier chagrin d’amour à 17 ans alors qu’elle était en classe de 3ème. Elle qui croyait vivre le parfait amour avec son petit copain découvre d’une manière douloureuse dans un cahier de souvenir qu’elle n’était pas l’élue de son cœur. Son mec craquait plutôt pour sa meilleure amie.

« Tu sais à l’époque il y avait ces histoires de cahiers de souvenir là où tu devais écrire le nom de ton amoureux ou de ton amoureuse. Un jour j’ai pris le cahier d’une camarade de classe, j’ai vu qu’il avait rempli mais les initiales du prénom qu’il avait mis ce n’était pas les miennes. Sur le coup quand j’ai su que c’était ma meilleure amie, ça m’a fait mal, j’ai pleuré, j’ai fait au moins une journée sans manger », se souvient encore la jeune demoiselle.

Faire le deuil de la séparation

Alors comment y remédier ? Les ruptures brutales et parfois douloureuses nécessitent un suivi psychologique pour permettre aux victimes de surmonter convenablement la séparation selon le docteur Lankoandé, psychologue à l’hôpital Yalgado Ouédraogo.

« Pour les aider à s’en sortir, il faut d’abord éviter de banaliser le lien d’amour parce que très souvent on dit qu’ils ne connaissent rien en amour etc. Il faut un travail d’accompagnement psychologique pour les aider à faire face à la rupture amoureuse. C’est ce qu’on appelle faire le deuil de la séparation amoureuse, explique-t-il tout en poursuivant, c’est comme quand on perd un proche. Il faut accepter la réalité, exprimer ses émotions, se confier à des personnes de confiance, se changer les idées, reprendre confiance en soi et en l’avenir ».

Le premier chagrin d’amour n’est toutefois pas une fatalité. Il souvent rend plus fort, plus sage, plus mature.

Safiatou Zongnaba

Collaboratrice