Viols de mineurs à Ouagadougou : les cas se multiplient, des parents s’inquiètent
Des cas de viols et d'abus sexuels augmentent à Ouagadougou

Viols de mineurs à Ouagadougou : les cas se multiplient, des parents s’inquiètent

Quatre mineurs âgés entre 10 et 12 ans ont été victimes de viols, en l’espace d’une semaine  dans des quartiers populaires de la capitale Burkinabè. Selon un communiqué de la gendarmerie, ces cas d’abus sexuels sur mineurs sont de plus en plus récurrents à Ouagadougou. Le phénomène inquiète des parents.

 

Le viol des mineurs survenu ces derniers temps à Ouagadougou alimente toujours les débats au marché de Bonam à Boulmiougou, un arrondissement de Ouagadougou. L’air anxieux, Mariam Kaboré, couturière, soupire un instant. « Cette histoire de viol et d’abus sexuel sur les enfants m’inquiète énormément. Je suis mère d’une fille de 10 ans et d’un garçonnet de 8 ans. Chaque fois qu’ils sortent de la maison, je ne suis plus tranquille », explique-t-elle. En plus des cas de viol, dame Kaboré dit lire également apprendre des informations, sur les réseaux sociaux. des disparitions d’enfants.

Elle s’est résolue pour ces vacances et après ces cas de viol dans le quartier, à garder ses enfants à la maison. « Avant je les faisais venir au marché pour m’aider. Cette année, ça ne sera pas le cas. J’évite même de les envoyer à la boutique », dit-elle. Yolande Sawadogo, vendeuse de fruits, n’est pas au courant des cas de viols dans l’arrondissement mais cela ne l’étonne pas.  «  Ici au marché, on apprend ces nouvelles presque toutes les semaines. Des adultes qui abusent sexuellement des enfants », déplore la vendeuse.

Mère de 3 enfants, elle dit les occuper avec de petits ‘’jobs vacances’’. «  Je n’ai pas le choix. Quand je sors le matin je ne rentre que la nuit et si tu les laisses seuls à la maison, ils ne font rien que de se promener au hasard. Quand ils ont un petit job, tu sais au moins où ils sont  », explique-t-elle. Olivier Daganon, dit être sous le choc. « Personne ne saurait rester indifférent face à des cas de viols ou d’abus sexuels qui souillent l’âme et le corps ».

Pour lui, il faut mettre l’accent sur la sensibilisation et le dialogue sur la sexualité avec les enfants. «  Le risque zéro n’existe pas. C’est pourquoi il faut jouer notre rôle avec des conseils mais surtout la surveillance pour savoir où, quand et avec qui l’enfant se trouve et lui poser énormément de questions sur ces fréquentations », conseille Olivier Daganon.

Mariam Kaboré rejette en bloc toute idée de sensibilisation sur la sexualité avec les enfants. « Je leur ai interdit même de regarder les feuilletons parce que, plus ils regardent des gens se donner des bises, s’embrasser ou faire quelque chose d’autre, plus ils peuvent être tentés si quelqu’un leur propose dehors », fait savoir la couturière.

La gendarmerie invite les parents à faire attention à leurs enfants, à se rendre dans les brigades les plus proches ou d’appeler les numéros d’urgence en cas de viols.