Motocross au Burkina Faso : les jeunes au guidon
Les jeunes dominent les circuits de motocross au Burkina Faso

Motocross au Burkina Faso : les jeunes au guidon

La relève est assurée au Burkina Faso dans le moto-cross. Agés entre 5 et 17 ans, les pilotes de motocross ont à nouveau prouvé leur talent dans la course de vitesse lors du championnat international de moto cross de Saaba le dimanche 27 juin 2021.

Tout en larmes, Malick, 12 ans, reçoit son trophée de deuxième du tournoi international de moto-cross de Saaba alors qu’il pensait avoir remporté la compétition. Devant près de 100 mille personnes (estimation des organisateurs) sur le circuit de Saaba, commune située à l’entrée Est de Ouagadougou, Malick a fait preuve de sang-froid et d’ habileté lorsqu’il conduit sa moto. Au milieu de concurrents plus âgés, à vive allure, il traverse les virages et réalise quelques acrobaties spectaculaires sous le regard émerveillé du public composé en majorité de jeunes. A l’arrivée finale, Malick devance son grand frère Hakim au classement lors de cette troisième et dernière étape du circuit.

Chouchou du public, il arrache des applaudissements à chaque passage. « Cet enfant est très fort », « Ce petit est un génie », crient avec admiration des supporters. Mais, à l’issue, des trois courses, Hakim est deuxième au classement général derrière Zizou Traoré, 14 ans. « Cet enfant-là n’aime pas perdre », explique avec compassion son entraîneur tout en l’accompagnant. Hakim, 15 ans, vainqueur dans la catégorie junior et frère ainé de Malick explique : « C’est une passion dans la famille. On s’entraîne chaque dimanche et il aime beaucoup imaginer des figures à réaliser pendant la course. Je voulais le laisser gagner par solidarité ».

« Ces enfants sont doués »

Chez les Traoré, la moto est une passion partagée. « Cela fait quatre ans que j’ai commencé la course à moto. Je fais aussi de la marche et tous les jours, je parcours trois km pour être endurant. C’est ce qui je peux rester à fond pendant plusieurs tours sur la moto », soutient Zizou Traoré.
« Comme vous le constatez, le moto-cross au Burkina Faso est une affaire de jeunes, je dirais même, d’adolescents. Ces enfants sont doués par rapport à ce qu’ils réalisent à leur âge. Nous sommes dans un pays de moto, donc, ils ont déjà la culture. Le reste, c’est ce sont les entraînements et de la créativité », explique l’entraîneur.

Louis Germain junior Kaboré dit Bouzy est un modèle pour les jeunes pilotes. S’estimant en fin de carrière, la relève est déjà assurée selon lui : « Ils ont eu la chance d’avoir commencé très tôt. S’ils continuent sur cette lancée, on aura de très grands champions dans quelques années ».

Bien que le Burkina Faso soit réputé comme un pays d’engins à deux roues, il déplore l’absence de circuit dans d’autres villes du pays et le coût élevé de ces grosses cylindrées, estimé à au moins quatre millions. Des facteurs qui  freinent le développement de la discipline au Burkina Faso.

 

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