Aliments pour bétail : résidus de céréales de l’herbe, un business saisonnier à Ouaga

Aliments pour bétail : résidus de céréales de l’herbe, un business saisonnier à Ouaga

En saison sèche, les vendeuses de son de céréales se frottent les mains. Les éleveurs défilent pour acheter de quoi nourrir leurs animaux. Par contre pendant l’hivernage, le business des aliments pour bétail change de camp. Ce sont les vendeurs d’herbes fraîches qui font de bonnes affaires. La tendresse de l’herbe attire les clients et raffole les animaux.

Ouagadougou, 15 juillet, 10h. Nous sommes au quartier Dassasgho, après l’échangeur. A cette heure de la journée, alors que la circulation routière s’anime, au bas-côté de la route, un groupe de femmes semble être occupé. Sur des sacs étalés à même le sol, elles y ont étalé du son à base de maïs.  Là, nous sommes à ce qu’il convient d’appeler le marché du son, cet aliment pour bétail.

Les étals des vendeuses de résidus de céréales (Ph. Studio Yafa)

Les quelques femmes qui s’adonnent à ce commerce semblent se tourner les pouces. « Le marché actuellement est lent. Avant, on pouvait avoir 20 clients par jour, on n’arrivait même pas à compter parfois », explique Rasmata Ouédraogo une vendeuse.

Ses dires sont confirmés par Sanata Sanfo, une autre femme qui vend le son. Difficile de se frayer un passage au milieu de ces sacs étalés jusqu’au-devant de la maison de la jeune dame.  Pour elle, la vente du son n’est pas rentable à tout moment de l’année. « La vente de son de maïs est rentable mais en ces temps de saison pluvieuse, il n’y a pas le marché, les gens se servent des herbes pour nourrir leurs animaux ».

Les uns se plaignent, les autres se frottent les mains

Au bord du barrage de Tanghin et en face du bitume, Sanata Zalé et ses enfants guettent d’éventuels clients. Déplacée interne, elle a trouvé un business saisonnier pour se faire des revenus. Le dos adossé à un arbre, la main sur le menton, elle explique passer la journée en ces lieux. « Il n’y rien d’autre à faire alors qu’il faut nourrir les enfants voilà pourquoi je passe mes journées ici ».

Chaque soir, le petit groupe après être allé chercher les herbes, se retrouve là pour les vendre. La période est propice, les clients défilent. Moussa Kanazoé ne dira pas le contraire.

Egalement vendeur d’herbe fraîche, le jeune Moussa avoue se frotter les mains en cette période d’hivernage. « Je suis ici du matin au soir. Je rentre dans le barrage chercher les herbes fraiches et vendre de 13h à 17h. C’est rentable parce qu’il n’y a pas de perte. Tu rentres avec ce que tu gagnes. C’est 3000f ou 5000f tu rentres avec ».

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La vingtaine , sa fossile à la main, au milieu des herbes étalées au bord du goudron Moussa explique que son activité commence le matin aux environs de 8h avec la recherche des meilleures herbes. C’est l’après-midi qu’il les met en vente.

Pour certains éleveurs, la saison pluvieuse est comme une bouffée d’oxygène. Avec la cherté du prix du son, ils se retournent tout naturellement vers les herbes fraiches, moins chères et surtout disponibles.

Un sac d’herbes déposé sur sa moto, Harouna Bikienga s’apprête à partir. Il vient de s’approvisionner en aliment pour son bétail. Selon le jeune éleveur, c’est une habitude quotidienne que de venir acheter de l’herbe, surtout pendant la saison pluvieuse. « Je paye les herbes parce que les animaux même ne consomment pas le son comme ça. Je dois payer chaque jour parce que le sac de 500f fait une journée », note-t-il.

Dans quelques mois avec la fin de la saison pluvieuse qui va entrainer une rareté de l’herbe, Rasmata Ouédraogo et Sanata Sanfo pourront retrouver leur clientèle habituelle.

Hulda Bouda (Stagiaire)