Ce qui pousse à fumer la cigarette, boire le café, l’alcool…
Facilement la dépendance s'installe pour la consommation de certaines substances comme la cigarette, l'alcool... (Ph. Studio Yafa)

Ce qui pousse à fumer la cigarette, boire le café, l’alcool…

De nombreuses personnes sont accros à la cigarette, à l’alcool, aux jeux… sans trop savoir comment c’est arrivé. Cet article attire l’attention sur certains pièges dans ce sens.

Les substances auxquelles l’on pourrait être dépendant sont multiples: cigarettes, drogues, alcool, café… Mais il existe un comportement presque constant qui pousse les consommateurs vers ces substances, toutefois avec des déclinaisons.

Le Pr Georges Ouédraogo est enseignant à l’Unité de Formation et de Recherche en sciences de la Santé de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Il explique que « personne ne rentre en addiction sans plaisir ». Tiegna Léon, fumeur, 35 ans le confirme. Il dit avoir fumé sa première cigarette par plaisir. Quand il est en colère ou dans la tristesse, un bâton de cigarette arrive à le calmer, avoue-t-il.

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Pour l’enseignant chercheur Pr Georges Ouédraogo, « que ce soit fumer, boire de l’alcool, les jeux… il y a toujours un effet recherché et obtenu au tout début qui pousse la personne à entrer dans cette addiction ». Prenant l’exemple de la cigarette, il fait savoir que ce qui revient le plus comme facteur poussant à fumer, c’est le mimétisme, faire comme les autres camarades, pour être accepté dans le groupe.

Cela arrive à ceux qui ne peuvent rien faire sans les copains. Et même quand ce dernier décide d’arrêter, tant que les camarades ne font pas pareil, mission impossible ! Pour y arriver, le professeur conseille d’informer le groupe d’amis de sa décision de couper avec la cigarette, l’alcool, les jeux… pour éviter de rechuter.

Faire comme sa star

Boukaré Nanéma, 50 ans, est venu à Ouagadougou, à la recherche d’un avenir mieux que celui qui était le sien dans son village vers Yako. Il a vu sa vie basculée au moment où il pensait que tout irait bien, parce qu’il venait de décrocher enfin un emploi. « J’ai commencé à fumer en 1989, quand je suis venu à Ouagadougou pour le travail. Je suis tombé sur un groupe de fumeurs qui était là où je travaillais. C’est ainsi que j’ai commencé à fumer », rappelle-t-il.

A l’en croire, dès qu’il est tombé dans le piège de la cigarette, sa santé s’est détériorée: toux, mal de poitrine, mauvaise haleine et même une incapacité relative dans ses devoirs conjugaux. Et selon ses mots, la cigarette n’est pas son seul péché mignon : « Moi je ne prends pas le café, le thé et la drogue, mais l’alcool je ne laisse pas ».

Pr Ouédraogo fait savoir également que certains s’adonnent aux substances addictives pour faire comme leur star préférée, pour lui ressembler. Il ajoute que pour la plupart des jeunes, la curiosité à l’adolescence est aussi un facteur qui pousse à la consommation de l’alcool, cigarette, café, drogue… « Les adolescents sont très curieux, veulent tout découvrir », justifie-t-il.

Toujours penser au sevrage…

Il prévient aussi qu’il n’y a pas de seuil pour être dépendant. Et à ce propos, l’enseignant à l’Unité de Formation et de Recherche en sciences de la Santé de l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou attire l’attention sur le volet comportemental de la dépendance. Selon ses explications, un drogué ou un fumeur peut consommer la drogue ou la cigarette sans en avoir forcément envie. Il précise qu’en voyant une autre personne le faire, le drogué ou le fumeur peut consommer par habitude. Et cela contribue à le maintenir dans la dépendance.

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Pr Ouédraogo conseille de toujours penser au sevrage quand on prend des substances addictives qui ne sont pas nécessaires à la vie d’un homme, bien au contraire. «  L’alcool, la drogue, la cigarette, ce n’est vraiment pas utile puisqu’on peut vivre sans ça, on peut réussir sa vie sans ça. Dès qu’on se rend compte qu’on s’attache à ça, il vaut mieux s’en détacher », préconise-t-il.

Du reste, il suggère « de décider le plus tôt possible, de ne pas attendre, car il n’y a pas un moment propice. Il n’y a pas de moment tardif. Mais le plus tôt on arrête, le plus tôt aussi on va se prémunir contre les maladies possibles liées ».

Boureima Dembélé