C’est une percée scientifique majeure qui pourrait sauver des millions de vies en Afrique. Le vaccin R21/Matrix-M, développé et testé en partie sur le continent, a montré une efficacité contre le paludisme, considéré comme la maladie infectieuse la plus meurtrière au monde. Nous vous révélons les dix choses à savoir sur ce vaccin révolutionnaire et son inventeur, le professeur Halidou Tinto, un chercheur burkinabè de renommée internationale.

1- L’implication des chercheurs africains. Le R21/Matrix-M  est le nom du vaccin contre le paludisme développé par des chercheurs de l’Unité de recherche clinique de Nanoro, Centre-Ouest du Burkina Faso avec comme chef de l’équipe de recherche le professeur Halidou Tinto et des chercheurs d’Oxford. Il est le premier vaccin contre le paludisme développé en Afrique avec la participation de chercheurs et de volontaires africains. Halidou Tinto est un chercheur en parasitologie.

2-Le deuxième vaccin contre le paludisme. Le R21/Matrix-M est une version améliorée du premier vaccin contre le paludisme, le RTSS, développé par les mêmes chercheurs et approuvé par l’OMS en 2021. L’objectif de ce premier vaccin était de réduire de près 400 mille décès par an du paludisme en Afrique Subsaharienne selon l’OMS. Il existe donc deux types de vaccins contre le paludisme.

3-Testé en Afrique. Le vaccin R21/Matrix-M a été testé dans quatre pays africains : le Burkina Faso, la Tanzanie, le Mali et le Kenya. Cet essai a impliqué plus de 5000 enfants âgés de 5 à 36 mois. Ces enfants ont reçu deux doses du vaccin à un mois d’intervalle, suivi d’un rappel (deuxième dose) dix mois plus tard.

4–Les effets secondaires. Le vaccin R21/Matrix-M n’a pas entraîné d’effets secondaires graves dans la phase de test. Les effets indésirables les plus fréquents sont la douleur au niveau de l’injection (bras), la fièvre et les réactions allergiques.

5-Un vaccin efficace. Le vaccin R21/Matrix-M a montré son efficacité de 77% contre le paludisme après un an de suivi. Ces résultats dépassent les objectifs de l’OMS d’un vaccin ayant au moins 75% d’efficacité.

6-Adopter en premier par les pays africains. Le Ghana est le premier pays africain à donner son feu vert pour l’utilisation du vaccin R21 en avril 2023, suivi par le Nigeria en mai et le Burkina Faso en juillet 2023.

7-Une adoption générale. Au moins 28 pays d’Afrique prévoient d’introduire un vaccin antipaludique (R21/Matrix-M ou le RTSS) recommandé par l’OMS dans le cadre de leurs programmes nationaux de vaccination.

8-Les zones à risque élevé prioritaire. Le vaccin R21/Matrix-M a été approuvé par l’OMS le lundi 2 octobre 2023, après une évaluation rigoureuse de son efficacité, de sa sécurité et de sa qualité. L’OMS recommande que le vaccin soit déployé dans les zones où la transmission du paludisme est élevée, en complément des autres mesures de prévention existantes.

9-Un vaccin produit en Inde. La production du vaccin contre le paludisme sera assurée par l’Institut de sérum d’Inde (Serum Institute of India), considéré comme le plus grand laboratoire de production de vaccin. Il devra produire près de 200 millions de doses par an et le vendre à des prix abordables. « Avec ce rythme de production, nous sommes quasi certains que nous allons couvrir la forte demande dans les pays d’endémie palustre », indiquait le professeur Halidou Tinto au journal de 20h de la télévision nationale.

10-Les espoirs de l’OMS. Le R21/Matrix-M pourrait réduire d’environ 116 millions de cas et 585 mille décès de cas de paludisme sur cinq ans dans les pays éligibles selon l’OMS qui espère ainsi éradiquer le paludisme d’ici à 2030.