Haltérophilie : les hommes forts de Dapoya sur les traces de Iron Biby
Ces haltérophiles disent avoir besoin de plus de moyens matériels pour ressembler à Iron Biby

Haltérophilie : les hommes forts de Dapoya sur les traces de Iron Biby

Le strongman Iron Biby, sacré champion du monde de log lift le 20 septembre 2021, inspire des jeunes haltérophiles au Burkina Faso. Dans le quartier Dapoya de Ouagadougou, ils s’entraînent avec passion et détermination pour suivre les traces de celui qui est considéré comme l’homme le plus fort du monde.

18h00 au quartier Dapoya, l’un des plus vieux de Ouagadougou. La salle de sport du club d’haltérophilie, caché dans une rue, est modeste mais animée. Quelques poids fabriqués à partir de matériaux de récupération, des images d’athlètes affichées sur les murs, une musique entraînante en fond sonore. Une dizaine de jeunes colosses soulèvent et reposent des barres en fer avec vigueur. Certains se lancent des défis, s’encouragent. D’autres, transpirent mais gardent le sourire autour de leur passion commune : l’haltérophilie.

Ali Konaté, les muscles saillants, la poitrine en forme de tablette de chocolat est un agent de santé. Il fréquente cette salle depuis sept ans. Au début, il pratiquait cette discipline par plaisir, mais maintenant il a des ambitions plus grandes. « Ce sacre de Iron Bibi nous encourage. (…) Ça nous nous pousse à continuer. Cela nous donne des idées et nous motive à aller plus loin », explique-t-il.

Iron Biby, la fierté du Burkina

Parmi les espoirs du club, il y a Moussa Diarra. Ce jeune homme est capable de soulever une charge de 220 kg en développé-couché, un exercice qui consiste à soulever une charge allongée sur le dos. Il rêve désormais de participer au log lift, la discipline dans laquelle Iron Biby a brillé, différente de celle qu’il pratique. « Quand j’ai appris qu’il (Iron Biby) avait gagné ce prix, j’étais très ému. Je lui ai envoyé un message de félicitations parce qu’il fait la fierté du Burkina Faso et de l’Afrique. La discipline m’intéresse beaucoup mais elle est plus développée en Europe. Ici, on ne la pratique pas beaucoup », avoue Moussa Diarra.

Le manque de matériels et de soutien

La vocation existe mais ces haltérophiles se disent confronter à un manque de moyens matériels et de reconnaissance. « Il y a beaucoup de jeunes qui peuvent succéder à Iron Biby mais il n’y a pas assez de salles », dit-il avec chagrin.

Amadou Ouattara, prédisposé à l’obésité, pratique ce sport pour éviter des problèmes de santé. Il demande plus de soutien pour les acteurs de cette discipline : « Il faut d’abord un soutien moral, de la motivation. Ensuite, il faut du matériel, un entraîneur, des salles adaptées ».

Pour pallier ce problème, ces jeunes proposent d’être formés et engagés comme des gardes du corps ou agent de sécurité. Cela leur permettrait de gagner un peu d’argent tout en continuant de pratiquer leur passion.