Dialogue politique : pas d’avancées notables selon des jeunes burkinabè
Opposition politique et majorité présidentielle après leur dialogue.

Dialogue politique : pas d’avancées notables selon des jeunes burkinabè

L’opposition et la majorité présidentielle naviguent à vue sur les questions prioritaires, notamment sur la sécurité selon de jeunes burkinabè. Au sortir du dialogue politique qui a réuni les deux camps les 27 et 28 septembre 2021 à Ouagadougou, ces jeunes déplorent l’échec des politiques à ramener la quiétude dans le pays.

 

Issiaka Ouédraogo ne cache pas sa déception sur les conclusions du dialogue politique entre l’opposition et la majorité. Le jeune homme attendait des décisions concrètes avec des objectifs bien établis et un calendrier de mise en œuvre des conclusions. Dans un groupe d’échanges –WhatsApp- dans lequel les conclusions sont résumées en six points, il fait défiler et s’arrête sur les points : 1, 2 et 5.

La question sécuritaire non prioritaire ?

L’opposition, argue-t-il, avait quitté les échanges en juin dernier parce que la question sécuritaire n’était pas jugée prioritaire dans le dialogue. Aucun engagement notable n’a été pris, selon Issiaka, au sortir de ces 48h d’échanges.  « Il n’y a aucun engagement de toutes les parties en vue de travailler à ramener la sécurité dans les zones occupées par les terroristes afin d’y tenir les élections normalement. Il semble que chacun s’accommode finalement de la situation endémique d’insécurité », commente Issiaka Ouédraogo.

Suffrage universel

Quant au suffrage universel direct pour l’élection des élus municipaux, il n’est pas un acquis pour les élections de mai 2022, fait-il noter, tout en déplorant le superflu qui se dégage sur le quota genre. Pour Issiaka Ouédraogo, les véritables préoccupations des populations ne sont pas une priorité pour les politiques.

Pendant ce temps…

La réconciliation nationale ne saurait se faire sans un retour de la quiétude sur tout le territoire burkinabè, commente pour sa part, Armel Tankoano, conseiller juridique. Depuis le début des travaux du dialogue politique national en juin dernier, le jeune conseiller juridique nourrissait l’espoir de voir un engagement politique qui puisse soulager les populations. «  Aucun point sur la réouverture des écoles fermées, aucun espoir sur la restauration de l’Etat, tout tourne autour des élections mais il faut être en sécurité pour voter », dit-il avec dédain.

Quant au processus de révision de la loi sur le financement des partis politiques,  il faut se rendre à l’évidence, personne ne veut une transparence, déplore le jeune homme. Julien Ouili, agent au ministère de l’administration territoriale ne cache pas lui aussi son insatisfaction. Le dialogue politique devrait aller au-delà de ces acteurs politiques en intégrant toutes les couches sociales, des hameaux de culture jusque dans les grandes agglomérations. Pour le fonctionnaire de l’Etat, les problèmes communautaires vont au-delà de la politique.

Le retour de l’opposition à la table des négociations est toutefois salué par Madi Ouédraogo, activiste sur les réseaux sociaux pour qui cela sonne comme un acte de patriotisme à privilégier pour l’intérêt national. L’insécurité, la réconciliation nationale, le quota genre, le financement des partis politique, les élections municipale de 2022, le vote des déplacés internes ont été au centre du dialogue.