« On ne peut même plus aller au Burkina », regrette Boureima Zanga président de la communauté burkinabè au Niger©DR
Boureima Zanga, président de la communauté burkinabè au Niger

« On ne peut même plus aller au Burkina », regrette Boureima Zanga président de la communauté burkinabè au Niger

Les Burkinabè du Niger suivent avec attention la crise sécuritaire qui secoue leur mère patrie. Le cœur meurtri par les tueries incessantes, ils regrettent aussi de ne pouvoir, depuis quelques temps, rentrer au Burkina par la route à cause de l’insécurité. Dans cet entretien, le président de la communauté burkinabè vivant au Niger Boureima Zanga, chef d’entreprise qui est établi au pays du Ténéré depuis plus de 40 ans, invite à l’union et à la réconciliation nationale pour venir à bout de la gangrène terroriste.

Studio Yafa : Les Burkinabès sont-ils bien intégrés au Niger ?

Boureima Zanga : Oui nous sommes très bien intégrés au Niger. Il y en a qui ont plus de 70 ans ici. On vit en symbiose avec la population, au niveau des autorités aussi, nous n’avons pas de problème. Seulement en tant que responsable nous continuons la sensibilisation surtout avec les jeunes qui viennent d’arriver.

Ils sont chauds, donc on les sensibilise pour qu’ils se comportent bien vis-à-vis de la population, des lois du pays, et pour qu’ils ne fassent pas de bêtises parce que même étant au Burkina, si tu enfreins les règles, tu vas assumer les conséquences.

S Y : A combien estimez-vous le nombre de Burkinabè vivant au Niger ?

B Z : C’est notre principal problème parce qu’avec la communauté nous n’avons pas pu faire de recensement fiable. Il y en a qui sont tellement bien intégrés qu’ils sont devenus nigériens. Du coup, nous n’avons pas de chiffres exacts. Toujours est-il que ce n’est pas moins d’un million.

SY : En tant que burkinabè vivant au Niger quel est votre regard vis-à-vis de la crise sécuritaire au Burkina Faso ?

B Z : Ce problème est coriace parce que même ici au Niger on le vit et on pleure parce qu’on ne peut rien faire, on a les mains et les pieds liés.

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S Y : Qu’elles sont les actions que la communauté burkinabè du Niger mène pour soutenir la lutte contre le terrorisme ?

B Z : Chaque fois qu’il y’a des cotisations pour soutenir nos FDS, nous participons. Au Burkina comme au Niger et ça c’est grâce au concours de nos compatriotes qui sont aisés. Chaque fois qu’on a l’occasion de rencontrer nos autorités de passage à Niamey, nous leur transmettons tous nos encouragements et notre soutien d’abord au gouvernement, au président Roch Kaboré et au peuple burkinabè.

Ces derniers temps la situation sécuritaire s’est détériorée, on ne peut même plus aller au Burkina sauf ceux qui ont les moyens pour aller en avion. Maintenant quand tu te lèves pour aller au Burkina, tu attrapes ton cœur avant de rentrer dans le véhicule parce que tu ne sais pas ce qui va se passer. On ne fait que prier et se confier à Dieu.

S Y : Selon vous quelle est la solution pour sortir de cette crise ?

B Z : Pour ce problème nous on a toujours demandé la réconciliation nationale, ça veut dire qu’il ne faut pas négliger quelqu’un. C’est vrai il y’a eu des problèmes mais il faut pardonner. Et ensemble que ce soit les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur, qu’on soit tous unis pour faire face au terrorisme.

Laissons tomber nos querelles pour lutter ensemble, parce que nous n’avons qu’un seul pays le Burkina Faso.

Danielle Coulibaly de retour de Niamey