A Ouagadougou, Brigitte Badolo créé son or avec ses galettes et sa bouillie de mil

A Ouagadougou, Brigitte Badolo créé son or avec ses galettes et sa bouillie de mil

Brigitte Badolo est une femme qui a trouvé sa voie dans la vente de galettes et de bouillie de mil à Ouagadougou. Depuis plus de dix ans, elle prépare et vend ces mets locaux sur l’avenue Thomas Sankara, où elle a conquis une clientèle fidèle. Brigitte Badolo a aussi acquis une autonomie financière. Portrait d’une femme courageuse et déterminée.

Ce matin sur l’avenue Thomas Sankara de Ouagadougou, un monde fou est autour d’une jeune dame. Il s’agit de Brigitte Badolo. Ce matin, comme à son habitude, elle cuit ses galettes, sert des galettes et encaisse de l’argent et rend parfois la monnaie. Brigitte Badolo, la quarantaine, a appris ce métier de la vente de galettes auprès d’une tante, quand elle était encore toute petite.

Après le décès de celle-ci, elle a pris la relève. « J’ai commencé ce métier auprès d’une tante, quand j’étais toute petite. Donc je peux dire que c’est un héritage familial. Après son décès je me suis mariée et j’ai pris la relève », raconte Brigitte. Elle a eu le nez creux en héritant de ce commerce.

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L’activité est prospère. Chaque jour, il y a du monde autour de son site de commerce, qui pour prendre des galettes, qui pour acheter de la bouillie. D’autres prennent les deux en même temps. « Par jour on peut faire avec trois plats de petit mil souvent aussi quatre plats », souligne-t-elle. Le plat de mil est acheté entre 700 et 1000 francs CFA selon les périodes de l’année. A cela, il faut ajouter l’eau, le bois, l’huile, le sucre entre autres pour préparer les galettes et la bouillie.

Une source de revenus

Avec moins de 10 mille francs de dépense journalière, Brigitte se fait chaque soir un chiffre d’affaires entre 30 mille et 35 mille francs CFA. « Actuellement je rends grâce à Dieu, avec ce commerce personne ne peut se foutre de moi car j’arrive à subvenir à mes besoins. J’ai pu me payer trois (03) motos », révèle la vendeuse sourire aux lèvres.

Pour Brigitte Badolo, mener cette activité est un moyen pour elle d’être autonome mais aussi d’avoir un foyer stable. « Je peux même dire que c’est grâce à ce métier, qu’il y a l’entente entre mon époux et moi parce qu’il était étudiant, et c’était compliqué pour lui, mais on ne se débrouillait pas mal avec ce que je gagnais. Actuellement il travaille mais on continue de s’épauler dans les dépenses », assure-t-elle.

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Ainsi, Brigitte est devenue une femme indépendante. Si elle estime n’être pas riche, au moins, elle ne meurt pas de faim. « Même les dépenses de cent cinquante mille (150000) ou même de deux cent mille (200000) FCFA ne m’effraient plus », révèle-t-elle.

Ses clients apprécient la qualité et le goût de ses produits. Honorine Yara, l’une de ses nombreuses clientes. Son fils apprécie bien la bouillie de Brigitte qui semble se distinguer des autres. « C’est ici que j’achète chaque fois. En tout cas ce que je paie la aussi est bien. Si je paie ça dans un autre endroit, l’enfant ne boit pas », dit-elle. Honorine Yara ne boude pas non plus son plaisir en s’achetant des galettes parfois à 200 francs CFA, quand elle est de passage.

Une formatrice pour les jeunes

Brigitte Badolo pense déjà à la relève. Sa petite entreprise forme et emploie des jeunes dames qui veulent apprendre ce métier. C’est le cas de Aicha Sawadogo, qui y travaille depuis plus de trois ans.

« A vrai dire, elle fait du bon travail, moi-même je me suis mariée et je suis revenue ici tellement le coin est propice à la vente. Les clients viennent nombreux. Elle m’a montré tout, les galettes de riz, galettes de petit mil avec la bouillie. Elle m’a pratiquement montré tout », explique Aicha. Elle se prépare à s’installer à son propre compte pour être tout aussi autonome.

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Brigitte Badolo encourage les jeunes filles à se lancer dans des petits métiers comme le sien pour garantir leur autonomie financière, car, assure-t-elle, il n’y a pas de sot métier. Elle déplore cependant la cherté du mil, la matière première de ce met local.