« Le vaccin contre le paludisme va améliorer la qualité de vie des populations africaines », selon le Dr Karim Kombasséré
Photo d'illustration (DR)

« Le vaccin contre le paludisme va améliorer la qualité de vie des populations africaines », selon le Dr Karim Kombasséré

Après plus d’un siècle d’efforts scientifiques, un grand pas a été franchi dans la lutte contre le paludisme, avec la découverte du deuxième vaccin. Homologué par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le R21/Matrix-M, ce vaccin a été développé et testé en Afrique sous l’égide du professeur Halidou Tinto, un chercheur burkinabè. Le médecin de santé publique, Dr Karim Kombasséré nous apprend ce qui va changer avec l’invention de ce vaccin.

En quoi le vaccin contre le paludisme est-il nécessaire ?

Le paludisme constitue un problème de santé publique. C’est un problème majeur en Afrique et surtout au Burkina. Au Burkina, avant même la fin de l’année, il y a eu plus de 2000 cas de décès du fait du paludisme, ce qui est vraiment alarmant compte tenu de notre niveau de développement. C’est dire que le vaccin contre le paludisme vient à point nommé pour aider à lutter contre ce fléau qui a tellement duré en Afrique et au Burkina Faso. Ce vaccin est une fierté pour le Burkina Faso et pour l’Afrique.

Vu le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans et d’adultes, de femmes enceintes, le vaccin contre le paludisme était vraiment nécessaire et était attendu. Il va permettre de sauver des vies, de prolonger la vie de nos enfants, des femmes enceintes, des personnes vulnérables, de tout le monde.

Qu’est-ce qui va changer avec ce vaccin ?

Avec ce vaccin, le nombre de cas va baisser. Le nombre de décès aussi va baisser. Il va améliorer la qualité de vie des Burkinabè et des Africains en général et même tous les pays qui connaissent le paludisme. Beaucoup de choses vont changer, en commençant par la qualité de vie des populations. L’espérance de vie aussi va augmenter parce que le paludisme engendre beaucoup de décès chaque année.

Est ce la fin du paludisme avec ce vaccin ?

On ne peut pas dire que c’est la fin du paludisme avec ce vaccin, mais il va contribuer énormément à faire reculer le paludisme. Mais pour que ça soit la fin, il faut qu’on combine la vaccination avec les mesures d’assainissement de notre milieu, notre hygiène de vie, que l’on puisse améliorer au quotidien. Ça va permettre de lutter contre le vecteur qui est l’anophèle, le moustique qui transmet le paludisme.

Faut-il ajouter ce vaccin à la liste des vaccins obligatoires ?

Je pense que ce vaccin doit être obligatoire, surtout pour les enfants de moins de cinq ans. Après il faut sensibiliser les populations, améliorer la communication pour que les populations comprennent que ce vaccin est un plus pour notre santé et notre vie en général. Il faut l’ajouter au Programme élargi de vaccination qui existe déjà dans nos pays. Et cela va aider à lutter contre les décès infantiles liés au paludisme de tous genres. 

Quelles pourraient être les difficultés commerciales de ce vaccin africain, burkinabè ?

Ce qui importe, c’est que nos pays puissent l’avoir. Et je pense que les pays doivent subventionner ce vaccin, de concert avec les différents partenaires qui interviennent en Afrique. Qu’on le vende ou pas, il faut le subventionner afin que surtout les enfants puissent avoir accès et gratuitement à ce vaccin. Le niveau de vie des populations n’est pas trop élevé. Donc si les populations doivent le payer, cela va mettre certains de côté.

Ce vaccin ne sera-t-il pas coûteux parce qu’il est burkinabè ?

Le coût de vaccin ne va pas dépendre du fait qu’il soit trouvé au Burkina Faso ou ailleurs. C’est vrai que si nous l’avons développé avec nos moyens, ça va être compliqué avec les ressources dont nous disposons. Mais je crois qu’avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires qui ont accompagné, il y aura un système de lobbying derrière qui va permettre de subventionner ce vaccin. Avec cela, je suis convaincu que ce vaccin ne sera pas coûteux et sera accessible aux populations vulnérables

Ce vaccin pourra-t-il être disponible en quantité ?

Oui pour la quantité je crois que si nous voulons bouter le paludismes hors du Burkina ou hors du monde il faut reproduire en quantité suffisante pour que sa puisse attendre tout le monde et si vous commencez et que vous n’atteignez pas les quantités suffisante vous allez créé la résistance peut-être quelque part et sa va pas être intéressant il faut développer des programmes de masse de vaccination de population et trouver les moyens nécessaires pour produire suffisamment en quantité et je crois que nos États ne vont pas permettre qu’il n’y ait pas suffisamment de quantité de vaccin parce que c’est vraiment un problème majeur de santé publique si nous arrivons à éliminer le paludisme vous allez voir que beaucoup de choses vont changer en terme de niveau de vie de la population

C’est un vaccin à dose unique ou il faut plusieurs injections ?

Ce vaccin, déjà à dose unique ça confère une certaine immunité, une certaine protection mais je crois qu’il y aura des périodicités de rappel pour que les gens puissent savoir comment s’y prendre.

Avec ce vaccin, faut-il délaisser la moustiquaire imprégnée et les autres moyens de prévention ?

Avec ce vaccin il ne faut pas délaisser les autres mesures. ça tient toujours, dormir sous une moustiquaire imprégnée, se protéger des moustiques, utiliser des répulsifs et autres tout ce qui peux détruire l’environnement des moustiques, tout ce qui peut empêcher le développement des moustiques, c’est toujours d’actualité. Et c’est pas parce qu’il y a le vaccin qu’il faut éliminer. il faut l’utiliser il faut utiliser des mesures d’assainissement combinées au vaccin qui fera l’efficacité de la lutte contre le paludismes et si on maintient ce capte cela va nous permettre d’éviter des maladies hygiéniques et à long terme on va pouvoir bouter le paludismes hors du Burkina et hors de l’Afrique en général mais ce sont des mesures qu’il faut toujours garder notamment dormir sous des moustiquaires imprégnés longue durée d’action, utiliser des répulsifs, se protéger en général contre la piqûre de moustiques.

Pourquoi seulement maintenant un vaccin contre un mal pourtant millénaire et qui a toujours fait de nombreuses victimes?

Vous savez pour trouver un vaccin souvent ce n’est pas évident. Les vaccins habituellement qu’on a, ce sont des vaccins contre des virus, des bactéries qui avec le temps on a pu trouver ces vaccins de façon rapide donc il suffit de faire une reformulation de certains vaccins déjà et c’est parti. Mais pour le paludisme, il s’agit d’un parasite et je crois que c’est l’une des premières fois qu’un vaccin est trouvé pour ce parasite plasmodium. Parce qu’avec les essais, vous savez que le plasmodium a plus de 5000 gènes qui est différent souvent de certains virus ou bactéries qui non que quelques gènes 10 ou 20 voilà qui est facile a manié donc avec le plasmodium c’est encore plus compliqué et ce qui a fait que sa durée

Propos recueillis par Boureima Dembélé