CAN Côte d’Ivoire 2023: le rêve brisé des Etalons et de leurs supporters
Un supporter des Etalons du Burkina Faso au Stade Amadou Gon Coulibaly de Korhogo, le 30 janvier 2024. Ph. RFI

CAN Côte d’Ivoire 2023: le rêve brisé des Etalons et de leurs supporters

Le Burkina Faso a dit adieu à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Côte d’Ivoire 2023 après sa défaite face au Mali (1-2) en huitième de finale, le mardi 30 janvier. Les Etalons, qui avaient atteint le dernier carré lors de la précédente édition au Cameroun, n’ont pas su réitérer leur performance et ont été éliminés prématurément. Joueurs et supporteurs sont déçus.

La frustration était palpable chez les supporters burkinabè à la fin du match face au Mali. Dans les tribunes, certains sont restés scotchés à leurs sièges. D’autres, débout, criaient leur déception alors que les supporters maliens jubilaient. Balaké Diarra, un supporter des Etalons a quitté Ouagadougou pour suivre cette rencontre. Il avait bon espoir que les Etalons passeraient ce cap avec la qualité de l’effectif. Mais, c’est une désillusion.

Lire aussi: CAN 2023, supporters du Mali et du Burkina Faso comme un même pays

 « Je pense que le Mali a mérité sa victoire avec le football qu’ils ont pratiqué. Ils ont bien maîtrisé le ballon. Ils ont accentué la pression en deuxième période, et ils ont inscrit un deuxième but dès les premières minutes pour se mettre à l’abri. Je ne peux que les féliciter. Dommage pour le Burkina Faso. Il faut travailler davantage à ce niveau de la compétition. Il faut élever le niveau. Et, bravo au Mali », affirme Balaké Diarra très remonté.

Il estime que les Étalons n’ont pas joué à leur niveau. Balaké Diarra estime que les choix de l’entraîneur Hubert Velud n’étaient pas les bons.

Se remettre au travail

Malgré la déception, d’autres supporters font preuve de fair-play et d’optimisme. Seydou Sanou a également fait le déplacement depuis Ouagadougou pour suivre cette rencontre. Pour lui, il faut tirer les leçons de cette élimination : « On va essayer de travailler encore plus. Notre (ndlr. Les joueurs) état d’esprit est bon. Il faut souligner ce qui est positif. Il faut corriger ce qui est négatif. Le groupe est soudé. Ce qui est sûr, c’est que le football est ainsi fait. Sinon, ils ont bien joué. C’est la deuxième mi-temps qui nous a coûté cher avec le but qu’on a encaissé ». Toutefois, il ne trouve pas normal que l’équipe encaisse des buts toujours en début de rencontre.

A la fin du match, les joueurs ont regagné leur car, la tête basse, en évitant les journalistes. Hervé Koffi, le gardien de but, Issa Kaboré, Blati Touré, Aziz Ki, Cédric Badolo, Issoufou Dayo etc., visiblement déçus sont partis sans dire un mot. Mais le capitaine Bertrand Traoré qui disputait sa cinquième CAN a tout de même eu le courage de livrer son analyse du parcours des Etalons.

La déception de Bertrand Traoré

« Il y a beaucoup de regrets. Je suis très déçu. Je pense qu’il nous a manqué ce petit quelque chose. On a poussé jusqu’à la fin. Il nous manquait ce petit plus pour aller chercher la victoire. Dayo marque mais il est hors-jeu. A la fin, on a tout donné mais je pense que le Mali était un peu plus fort que nous aujourd’hui. Il faut l’admettre. Cette défaite va nous servir de leçon. Il va falloir se remettre en question à tous les niveaux », assure Bertrand Traoré. En début de compétition, il avait affirmé que le Burkina Faso ne visait que le titre.

Sacha Bansé, quant à lui découvrait la Coupe d’Afrique. Il n’a disputé que quelques minutes de jeu. Il aurait bien voulu découvrir au moins les demi-finales comme Bertrand Traoré dans le passé. « En première période, on n’était pas du tout là. En deuxième période, on a pu faire quelque chose en marquant sur penalty. On voulait réaliser quelque chose de grand. On est déçu c’est une CAN », souligne Sacha Bansé. Mais, estime-t-il, il faut se remettre rapidement au travail et digérer cette mauvaise passe.

Le Mali par contre poursuit son aventure dans la compétition et affrontera la Côte d’Ivoire, pays hôte, en quart de finale. Le Burkina Faso, de son côté, doit déjà se tourner vers les éliminatoires de la CAN 2025, qui se déroulera au Maroc, et de la Coupe du monde 2026, qui aura lieu au Canada, au Mexique et aux Etats-Unis.

Boukari Ouédraogo

envoyé spécial à Korhogo