Taekwondo : la perle Faysal Sawadogo et son rêve olympique
Faysal Sawadogo espère remporter une médaille olympique à Paris en 2024.

Taekwondo : la perle Faysal Sawadogo et son rêve olympique

Vice-champion d’Afrique dans sa catégorie, Faysal Sawadogo, la pépite du taekwondo burkinabè, rêve grand. Il veut remporter un titre olympique. De Ouagadougou aux tatamis de l’Europe, le parcours du jeune athlète est marqué par sa détermination à toujours gagner.

Ne vous fiez pas à son air calme et son sourire permanent. Sur le tatami, Faysal Sawadogo est un combattant redoutable. À 25 ans, il compte une quinzaine de médailles internationales, dont trois en or. Mais le jeune athlète veut mieux garnir son tableau de chasse. Cette année, Faysal Sawadogo a manqué, de justesse, le titre de champion d’Afrique. À égalité de points (3-3) avec l’Égyptien Seif Eissa lors de la finale à Kigali. Il a été déclaré vice-champion en raison d’un nouveau règlement qui ne lui a pas été favorable.

La déception est grande, mais l’espoir est intact. « Le travail doit continuer. L’objectif, c’est de bousculer les lignes. Je veux entrer dans le top 10, me rapprocher des meilleurs », confie Faysal Sawadogo, tout confiant. Grâce à son titre de vice-champion, l’athlète formé au Galactique taekwondo club de Ouagadougou est classé 12e mondial dans la catégorie des moins de 80 kg.

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Son histoire d’amour avec le taekwondo est le fruit du hasard. « J’ai été inscrit au taekwondo par mes parents à l’âge de 5 ou 6 ans. Mes parents m’ont inscrit parce qu’ils pensaient que cela pouvait me canaliser et me rendre plus concentré à l’école. Au début, je partais, c’était juste pour m’amuser avec mes amis », se souvient-il. Cette distraction devient une passion. Rapidement, Faysal impressionne par son sang-froid et son esprit de combativité.

Le rêve des Jeux olympiques

En 2016, il est champion du Burkina Faso. Il est également désigné meilleur combattant. L’année suivante, Faysal confirme. Jusque-là, Faysal Sawadogo n’est qu’une star locale, méconnue du grand public. Mais le déclic intervient lorsqu’il suit les Jeux olympiques de Londres en 2012, à l’âge de 15 ans. Le Gabonais Anthony Obame est médaillé d’argent olympique. Ensuite, en 2016, l’Ivoirien Cheick Cissé est médaillé d’or. C’est décidé.

« C’est de là que le rêve a commencé. Le rêve est devenu encore plus intéressant quand j’ai su que le Burkina n’avait jamais participé aux Jeux olympiques en taekwondo », se rappelle le combattant. Au Burkina Faso, le taekwondo est considéré comme l’un des parents pauvres du sport.

La fédération manque de moyens pour inscrire les athlètes aux compétitions internationales. Faysal Sawadogo décide de prendre les choses en main. Il s’inscrit aux compétitions internationales grâce au soutien de ses parents. « Je mettais la pression à mes parents pour payer mes frais d’inscription et de prise en charge dans des compétitions au Bénin, au Sénégal, entre autres. Donc, quand je participais à ces compétitions et que je revenais, les gens se rendaient compte que j’étais différent », explique-t-il.

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Bien que pratiquant le sport de haut niveau, le jeune athlète ne néglige pas les études puisqu’il est étudiant en économie en France. Il finance ses études sur fonds propres. Il intègre également un centre international d’entraînement en Allemagne.

Depuis lors, son ascension est fulgurante. S’il a pu réaliser son premier objectif de participer aux Jeux olympiques, avec une élimination au premier tour et au tour de repêchage, le rêve olympique demeure : une médaille lors des Jeux de Paris 2024. Car, aux Jeux olympiques, opposé au numéro 1 mondial, il se fracture le tibia au troisième round de la compétition. Diminué, il perd le combat.

Au tour de repêchage, c’est blessé que le jeune Faysal affronte son deuxième adversaire. Diminué, il ne peut aller jusqu’au bout. Un objectif bien réalisable, selon Faysal Sawadogo, pour peu qu’il soit soutenu.

Boukari OUEDRAOGO