Mort du roi du Gulmu : la parenté à plaisanterie s’invite
Sa Majesté Kupiendeli est décédé samedi 17 août à Fada

Mort du roi du Gulmu : la parenté à plaisanterie s’invite

Au nom de la parenté à plaisanterie les Yadcé – un sous groupe de l’ethnie Mossi- ont « jubilé » le samedi 17 août dernier à l’annonce du décès du 31e roi du Gulmu Sa Majesté le Kupiendeli, chef    suprême des Gourmatché. Les funérailles et l’intronisation du nouveau roi s’annoncent comme des moments de réjouissances pour leurs parents à plaisanterie.
 
‘‘Il est vraiment mort. Eh oui!  Tu sais que tu n’as pas riz, tu n’as pas de viandes, ni de choux, encore d’aubergine, et de carottes pour donner aux gens et tu meurs ainsi. On va faire comment maintenant? Nous ne cesserons jamais de te pleurer car à force de côtoyer notre grand roi – le Naaba Kiiba-  tu étais devenu aussi un grand’’, a raillé Salimata Ouédraogo dans le groupe de discussion fermé de parenté à plaisanterie entre ces deux ethnies. Une publication commenté plus de 70 fois par des Gourmatché et Yadcé, chacun se moquant ou se défendant selon son appartenance ethnique.

Didier Tankoano laisse lire en réponse au commentaire du poste  de Salimata que le défunt roi aura surtout besoin de servantes Yadga pour le servir dans l’au-delà.
 
Hormis ce groupe de parenté à plaisanterie, sur les réseaux sociaux ou des lieux de discussions entre les deux ethnies  le décès du roi est beaucoup commenté.
 
Jean Gilbert Ronga, Yadga, affirme qu’il aura lui besoin, surtout, des boucles d’oreille et du foulard rouge du roi comme héritage. Sa Majesté le Kupiendeli portait, en effet, des boucles d’oreilles qui faisaient marrer les Yadga. Rasmané Ouédraogo s’est tout de suite baptisé en Tangogue Oyempabou –un nom Gourmatché- pour se rendre à Fada N’Gourma. ‘’ Le tout puissant roi Rasmané Ouédraogo alias Oyempabou Tangogue vient d’attenir à Fada pour remplacer la demoiselle Koupiendeli qui est mort. Le riz, le riz, le viande’’, écrit-il en commentaire sur son profil Facebook  appuyé d’une photo ou il est sur une mobylette.

La parenté à plaisanterie au Burkina est une valeur sociale prônée par différentes ethnies, des clans etc. dans laquelle ceux-ci s’autorisent des injures sans que cela ne vexe personne. Elle est considérée comme un ciment de la cohésion sociale.