L’attrait des jeunes pour les débats oratoires
Le Burkina a remporté les compétitions de débats africains 2019

L’attrait des jeunes pour les débats oratoires

Des jeunes burkinabè s’intéressent de plus en plus aux joutes oratoires. Cinq minutes pour convaincre, les débats oratoires, gladiateurs des mots, etc. sont entre autres rencontres au cours desquelles ces jeunes s’affirment par la parole.
 
Captiver, émouvoir et persuader un public avec des thèmes liés aux préoccupations actuelles, voilà de quoi s’occuper de jeunes burkinabè en dehors des classes. De nombreuses compétitions sont d’ailleurs nées pour encourager les jeunes à la prise de la parole en public. La dernière en date, la coupe panafricaine des débats – Copad-. Les participants sont invités à debatte sur un thème qui leur est imposé.  Le plus convaincant remporte le débat. Plusieurs pays africains ont pris part à la compétition. La COPAD 2019 a été remporté par l’équipe du Burkina Faso. Au-delà de la COPAD, des rencontres nationales sont aussi organisées.

Pendant ces joutes oratoires qui durent entre trois et cinq minutes, les jeunes débatteurs défendent leurs idées à travers des arguments bien posés et tirés de leur culture générale. La force de l’argumentation suscite des acclamations du public. Ruth Marie Louise Etongo, congolaise résidant au Burkina, une fan des joutes oratoires juge ces confrontations enrichissantes. ‘’Ça m’instruit vraiment. Tous les sujets parlent de l’économie et du développement, c’est vraiment un plus pour moi’’, dit-elle. Le Béninois Nathan Asongpon s’investit dans l’art oratoire depuis l’âge de 7 ans dans son pays. Agé de 24 ans, il pense que l’art oratoire est un moyen efficace pour communiquer sa vision du monde

Elda Koama, Une icône de débat en devenir

La Burkinabè Rawimwendé Elda Koama a participé à plusieurs compétitions de débats oratoires en anglais et en français dans plusieurs autres pays en Afrique. Elda Koama veut passer de la parole à l’acte à travers un projet qu’elle a mis en place. ‘’ J’ai mis en place une initiative de jeunes au niveau du Burkina qui s’appelle  Youth community social work » qui veut que les jeunes se mettent ensemble pour essayer de trouver des solutions eux-mêmes aux problèmes que les Burkinabè ici vivent’’ explique-t-elle. Elle reste convaincue que les jeunes partagent leur expérience avec d’autres. « J’aimerais vraiment partager mon expérience avec eux, mais aussi qu’on fasse des actions au lieu de seulement avoir des belles paroles’’, poursuit-elle.

Pour ces jeunes mordus des belles paroles et de belles lettres, débattre leur permet de libérer leur créativité et de renforcer la confiance en soi. Il s’agit ainsi de se confronter, non par l’argument de la force mais plutôt par la force de l’argument comme le dit Thomas Sankara.