Sahel : « C’est parce qu’il y a l’insécurité qu’il faut y investir », Aly Bokoum
Les jeunes du Sahel espèrent voir leur ministre de tutelle dans les jours à venir

Sahel : « C’est parce qu’il y a l’insécurité qu’il faut y investir », Aly Bokoum

La question sécuritaire et l’employabilité a fait l’objet de débat pendant l’édition 2019 du Forum national des jeunes (FNJ). Celui-ci s’est tenu du 18 au 21 septembre 2019 à Bobo-Dioulasso. Les jeunes du Sahel ne s’estiment pas assez pris en compte dans les programmes de développement.


« Les jeunes de la région du Sahel ont besoin de vivre en sécurité comme les autres jeunes des autres régions. En tant que jeunes de la région du Sahel, on a comme l’impression de ne pas appartenir à la même nation que les autres jeunes », s’est indigné Aly Bokoum, de l’association Sahel vision. Présent à Bobo-Dioulasso sur le plateau de l’émission Ya’Débat organisée par le Studio Yafa à l’occasion du Forum national de la jeunesse (FNJ) 2019, il estime que les jeunes de sa région sont écartés des programmes de développement. « On n’investit pas dans le Sahel parce qu’il y a l’insécurité. Moi, je dis que c’est parce qu’il y a l’insécurité qu’il faut investir dans une zone», a insisté Bokoum.


Selon Roukiatou Sédégo, par exemple, le Conseil national des jeunes (CNJ) qu’elle représente, n’a pas été consulté dans le cadre de la mise en place du Plan d’urgence pour le Sahel et le Programme d’autonomisation des jeunes. « Nous au niveau du conseil national de la jeunesse, on dit que tout programme qui a été mis en place sans consulter les jeunes est un projet mort-né », a-t-elle prévenu. Roukiatou Sédégo déplore également le fait que les foras se suivent et ressemblent : « A chaque forum qu’on organise, ce sont les mêmes préoccupations qui reviennent, les mêmes questions qui sont posées et ce sont les mêmes résolutions que tout le monde prend ».


Le ministre de la jeunesse, de la formation professionnelle et de l’entrepreneuriat des jeunes Salifo  Tiemtoré a reconnu que la région du Sahel est une zone perméable à la radicalisation de certaines jeunes. Pour faire face à cela, il estime que l’entrepreneuriat des jeunes peut favoriser leur autonomisation. C’est pourquoi, il estime qu’il faut adapter la formation des jeunes aux besoins du terrain. Des jeunes du Sahel ont reproché le fait qu’aucun ministre de en charge de la jeunesse n’ait effectué le déplacement dans la région depuis l’arrivée de Roch Marc Christian Kaboré au pouvoir. Salifo Tiemtoré a promis de se rendre dans cette région et bien d’autre dès la fin du forum.