Corruption au Burkina : les jeunes y contribuent
Le REN-LAC suggère le traitement diligent des cas avérés de corruption

Corruption au Burkina : les jeunes y contribuent

La corruption perdure au Burkina Faso. C’est la perception de certains Burkinabè selon le constat fait par le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). Le rapport 2018 sur l’état de la corruption au Burkina Faso a été rendu public le lundi 30 septembre 2019.


« J’ai voulu faire rentrer de l’huile à Pouytenga dans le cadre de mon commerce et les douaniers qui sont situés sur la route de Cinkansé m’ont contrôlé et m’ont fait savoir que ma marchandise n’était pas de bonne qualité. J’ai donc demandé à ce qu’ils me laissent parce que j’ai l’habitude de me procurer l’huile chez le même fournisseur. Ils m’ont refusé et m’ont dit de payer 100 mille francs CFA avant de récupérer la marchandise. Pour me libérer, j’ai donc été obligé de payer la somme exigée sans reçu ». Tel est le témoignage d’un jeune ressortissant de Pouytenga, âgé de 33 ans rapporté par le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), dans son rapport sur l’état de la corruption au Burkina Faso en 2018.

La Douane apparait ainsi comme le secteur le plus corrompu au Burkina Faso. Cette institution est suivie de la police municipale, la Direction générale des transports terrestre et maritime au Burkina (DGTTM). Les cas de corruption sont les plus fréquents lors des contrôles sur les axes routiers et pendant les dédouanements selon le constat fait par le REN-LAC. Les rétributions illégales ont lieu principalement dans les villes de Tenkodogo, Cinkansé, et Bitou, Ouagadougou, Fada N’Gourma selon les populations interrogées.

Les parents d’élèves contribuent souvent à corrompre les directeurs d’établissements pour obtenir des places pour leurs enfants. Un jeune homme en a été victime : « Je voulais une classe de 6ème pour mon neveu scolarisé chez moi et je suis allé au lycée Lagmtaaba au secteur 15 de Ouagadougou. Le proviseur nous a dit qu’étant donné que l’élève n’a pas eu l’entrée en 6e, il fallait que nous lui versions 50 mille francs CFA pour être sûr d’avoir la place. Nous avons finalement payé la somme exigée sans prendre le moindre reçu. Nous avons par ailleurs payé les frais de scolarité à hauteur de 27 mille francs CFA ».

Partant de ce constat, le REN-LAC propose la poursuite de la veille citoyenne en matière de lutte contre la corruption. La dénonciation des cas de corruption et autres pratiques malveillantes pourraient également contribuer à réduire le phénomène au Burkina Faso.