Votre compte Facebook, WhatsApp, ou Instagram peut ne pas vous servir uniquement à poster des selfies ou à liker et partager des posts. Ces outils sont devenus importants pour la recherche d’opportunités professionnelles. Mais encore faut-il connaitre les stratégies à utiliser et savoir comment éviter les pièges pour se démarquer dans ce vaste océan numérique.
En quête d’emploi, Linda Dorcas Compaoré est consciente que les réseaux sociaux ne sont plus qu’un espace de distraction, mais un véritable outil de recherche d’opportunités professionnelles. Elle dit optimiser son profil sur le réseau social LinkedIn afin d’accroître ses chances d’être recrutée : « Tu vois, souvent, il y a 625 personnes qui ont réagi au post. Donc, avec ça, il y a des gens qui ont déjà une idée sur toi, sur ce que tu fais », dit-elle. Ses posts sur des sujets tels que le climat ont déjà attiré l’attention de certaines organisations. Cela lui a déjà valu d’être contactée à deux reprises pour des entretiens.

Pour se construire une carrière, LinkedIn s’impose comme une référence. Dian Diallo, responsable d’une entreprise de communication et de formation en intelligence artificielle, souligne son rôle central. « Pour la recherche d’emploi en général, le plus connu en termes de réseaux sociaux professionnels est LinkedIn », dit-t-il. La plateforme permet de mettre en exergue ses compétences, et de postuler directement aux offres d’emploi.
Sylvanus Oloukou, lui, en a su tirer profit. C’est en parcourant LinkedIn, qu’il a repéré une annonce. « En scrollant sur LinkedIn, je suis tombé sur une offre d’emploi d’une agence de communication qui recrutait un digital content manager. J’ai postulé », se rappelle-t-il. Il a par la suite décroché le post, après un entretien.
Facebook, savoir tirer le meilleur
Avec plus de trois milliards d’utilisateurs actifs par mois, Facebook est aussi un levier puissant pour trouver un stage, un emploi ou décrocher toute autre opportunité. « C’est Facebook qui m’a permis d’avoir le stage là où je suis actuellement, dans une ONG. La candidature, c’était assez simple. », explique Gustave Konaté, un jeune communicant.Il s’est agi d’envoyer le CV et une lettre de motivation à travers ce canal pour postuler, et il a été contacté peu de temps après.

Pour optimiser les opportunités, le spécialiste en IA Dian Diallo recommande de rejoindre des communautés sur les réseaux sociaux qui répondent aux besoins des centres d’intérêt professionnels. « Tâchez de vous rendre visible, de vous rendre utile au sein de ces espaces communautaires », conseille-t-il aux chercheurs d’emploi.
Votre profil en dit long sur vous
Les recruteurs ne se contentent pas d’évaluer les CV envoyés en ligne. Selon certains d’entre eux, les profils sur les réseaux sociaux sont également examinés. Ainsi, Linda Compaoré note que ses publications et commentaires sur LinkedIn et Facebook ont été analysés avant qu’elle ne soit contactée par un responsable d’association. « Il a vu mes publications, il a checké un peu mon profil et tout. Il a vu que j’avais un bon profil », dit-t-elle.
Auguste Romaric Naba, gestionnaire des ressources humaines, confirme également que les réseaux sociaux font désormais partie des processus de recrutement. Le cabinet de recrutement dans lequel il travaille, explore également les profils sur les réseaux sociaux des potentiels candidats des posts à pourvoir.
L’image en ligne est donc essentielle. De ce fait, Dian Diallo met en garde contre les publications inappropriées. « Chaque post, chaque commentaire, chaque like, chaque partage donne aux autres une image de vous. Rien n’est anodin aujourd’hui », souligne-t-il. Il insiste sur la nécessité d’une cohérence professionnelle parce que le comportement en ligne doit toujours être en cohérence avec l’image professionnelle véhiculée sur les réseaux sociaux.
Quant à Gustave Konaté, il suggère d’éviter de montrer surtout sur LinkedIn que l’on cherche désespérément un emploi. En effet, afficher la mention « open to work » peut être contre-productif. « Travailler à bien vraiment présenter tes compétences sur LinkedIn au lieu de mettre que tu es ouvert à des opportunités de travail. Le recruteur va voir que tu es dans le besoin. Pourtant, on n’a pas besoin de quelqu’un qui est dans le besoin de travail, on a besoin de quelqu’un qui n’est pas disponible et pour en fait le débaucher», préconise le jeune stagiaire.
Choisir le réseau adapté
Tous les réseaux sociaux n’ont pas la même utilité selon les métiers. Dian Diallo insiste sur l’importance pour le candidat de sélectionner la bonne plateforme. Celle qui sied à son profil. « Si vous êtes développeur, ne négligez surtout pas GitHub car les employeurs y vont pour évaluer directement les compétences techniques des développeurs à travers les différents projets que vous publiez », conseille-t-il. Il poursuit en précisant que les créatifs, eux, par contre, doivent privilégier Instagram, YouTube, TikTok, Behance ou Dribbble. Le choix du réseau social dépend du secteur d’activité professionnel du candidat.

En outre, le spécialiste en Intelligence artificielle recommande d’attirer les employeurs plutôt que de courir après eux. « Publiez tous les jours, s’il le faut, trois fois par jour, du contenu pertinent en rapport avec les problématiques réelles des recruteurs que vous ciblez », insiste Dian Diallo. D’ailleurs, partageant sa propre expérience, il déclare avoir entendu ses clients avouer « qu’ils nous suivaient discrètement depuis des mois sur les réseaux sociaux. » Tous ces détails montrent à quel point le profil peut impacter la recherche d’emploi.
La recherche de travail doit être repensé avec les multiples possibilités offertes par les réseaux sociaux. Par contre, Dian Diallo invite surtout les jeunes à ne pas se contenter de chercher du travail. Selon lui, les opportunités offertes par l’intelligence artificielle peuvent être explorées pour une plus grande autonomisation des jeunes. « Vous avez aujourd’hui tous les outils nécessaires dans votre poche. Il ne vous reste plus qu’à changer votre façon de penser le travail », clame-t-il.
Amdiatou Zoma (stagiaire)