Elle a passé trois décennies dans l’enseignement. Plus de six ans dans la gestion de projets éducatifs. Mais, sa passion et son objectif sont toujours intacts : faire briller l’école burkinabè. Rayaissé Zougouri est discrète, mais efficace. Elle consacre sa vie à un idéal de transmission d’un savoir de qualité. Quel que soit le contexte.
« Offrir une éducation de qualité est un enjeu fondamental pour notre pays. C’est notre mission, c’est ma passion », affirme Rayaissé Zougouri d’un ton posé, mais ferme. Cette mission, elle l’a découverte très tôt. A 21 ans, alors que des jeunes de son âge hésitent encore sur leur avenir, elle fait un choix clair. Celui de devenir enseignante. Depuis, elle n’a jamais quitté les bancs de l’école. Elle a passé trente ans de sa vie avec la craie à la main. Expliquer, corriger, motiver les apprenants.
Et en parallèle, Rayaissé Zougouri poursuit ses études. Après des années de nuits blanches et de divers sacrifices, la moisson est bonne. Une licence en Lettres modernes en 2010, un master en gestion de projets en 2020. Pour Hadé, l’apprentissage ne s’arrête jamais. Même quand elle est de l’autre côté du tableau.
Du tableau à la gestion de projets
Depuis six ans, Rayaissé Zougouri conjugue sa passion pédagogique à une expertise en conception et pilotage de projets éducatifs. En effet, en 2022, elle a rejoint le Cadre de concertation des ONG et associations actives en éducation de base (CCEB) comme chargée de projets. Une structure dans laquelle son nom est vite associé à la rigueur et au professionnalisme.
« C’est une bête du travail ! », lance Élise Ouédraogo, sa collègue. « Sérieuse, rigoureuse, engagée », ajoute-t-elle avec admiration.

Mme. Zougouri planifie les activités, suit leur mise en œuvre sur le terrain, rédige les rapports. Rien n’échappe à son œil attentif. Le secrétaire exécutif du CCEB, Hassane Dramane Sankara, ne tarit pas d’éloges à son égard. « Elle fait bien son travail. À vrai dire, elle le fait trop bien ! » dit-il, sourire en coin, comme pour souligner une implication qui dépasse les attentes.
Une action stratégique dans le projet FASOVEIL
Rayaissé Zougouri est aussi au cœur du projet FASOVEIL, une initiative dont l’un des objectifs est d’améliorer la qualité de l’offre éducative au Burkina Faso. “Projet de soutien à l’amélioration de la qualité de l’offre éducative et de formation au Burkina Faso dans le secteur de la participation communautaire, de la révision des curricula et de la valorisation de la question enseignante” est l’axe de FASOVEL qu’elle dirige au sein du CCEB.
« Ce travail me tient à cœur. On mène des études de terrain, on organise des enquêtes, on consulte les communautés, les enseignants, les élèves… Et on formule des plaidoyers ciblés », détaille-t-elle.
Avec son équipe, elle identifie les dysfonctionnements du système, propose des recommandations concrètes, et accompagne leur mise en œuvre. Une méthode rigoureuse mais inclusive, qui produit déjà des résultats tangibles, selon elle.

« Ce n’est pas facile, mais je suis fière de ce que nous avons pu construire jusqu’ici », dit-elle avec satisfaction.
Une lueur d’espoir dans un contexte difficile
L’éducation burkinabè fait face à d’énormes défis : fermeture d’écoles à cause de l’insécurité, déplacements de populations, manque d’infrastructures, décrochage scolaire massif. Et pourtant, Hadé Rayaissé garde foi en l’avenir. « Il y a des reculs, oui. Mais avec la volonté des acteurs, avec l’implication des communautés, des enseignants et des élèves eux-mêmes, l’école peut retrouver sa place », affirme-t-elle, optimiste.
Rayaissé Zougouri inspire par sa constance, sa discrétion, et son efficacité. Elle ne cherche pas les projecteurs. Ce qui l’anime, c’est de voir des enfants retourner à l’école. Des enseignants mieux valorisés. Et surtout, des communautés engagées dans l’avenir éducatif de leurs enfants. « Je veux continuer à servir. L’éducation a besoin de toutes les forces disponibles », conclut-elle.
Mousso News avec Studio Yafa